L’œuf au prix d’or, mais pas pour l’éleveur

Depuis quelques jours, le prix des œufs chez les détaillants a augmenté d’au moins 30 centimes. D’une fourchette située entre 1 DH et 1,20 DH, ils se vendent actuellement entre 1,50 / 1,60 DH l’unité. « C’est la première augmentation depuis 20 ans qui est opérée sur les prix des œufs » fait remarquer Youssef Alaoui, président de la FISA (fédération interprofessionnelle du secteur avicole).

Autant le prix de la volaille joue au yoyo, en fonction de l’offre, de la demande, des prix des matières premières à l’international, de la cyclicité de la consommation, autant le prix des œufs est resté figé depuis bien longtemps. « Et même avec une augmentation pareille, l’éleveur continue de perdre de l’argent, ou au mieux, arrive à peine à couvrir ses charges, puisqu’au départ ferme, le prix de l’œuf oscille entre 1,30 et 1,50 DH » ajoute Alaoui.

Malgré ces niveaux de prix, le Maroc reste le pays le moins cher du pourtour méditerranéen quant au prix de commercialisation des œufs. Il faut savoir aussi que cette hausse intervient dans un cycle d’augmentation de la production. Alors que le marché traite 15 millions d’œufs par jour, l’offre est aujourd’hui entre 17 et 20 millions. C’est dire qu’aucune difficulté n’est liée à l’approvisionnement, qui pourrait expliquer la progression des prix ; c’est plus un besoin de s’adapter aux conséquences du renchérissement des matières de base dont le coût a augmenté d’environ 60%, qu’un effet Ramadan.

A côté de cela, le marché de la volaille a besoin de se structurer. « Tant que le marché est composé à hauteur de 90% des ryachates, nous ne pouvons avoir d’idée exhaustive sur le circuit de commercialisation et de distribution. Le développement du marché, en tant qu’écosystème, s’est malheureusement arrêté à la production » ajoute Alaoui.