Affaires
L’OCP paiera 28 milliards de DH pour sauver ses retraites
L’office financera 18,6 milliards de DH sur fonds propres.
Un emprunt de 9,4 milliards levé auprès d’un consortium de six banques.
La gestion des retraites sera confiée au RCAR, filiale de la CDG.
Finalement, l’Office chérifien des phosphates (OCP) a réussi à s’ôter du pied la grosse épine que représentait la Caisse interne de retraite (CIR). Son management a annoncé, vendredi 19 septembre, au cours d’un point de presse, que les modalités de transfert de cette caisse vers le Régime collectif d’allocation de retraite (RCAR), institution de prévoyance gérée par la Caisse de dépôt et de gestion (CDG) et qui garantit, entre autres, la pension de retraite d’invalidité ou de décès et les allocations familiales, sont arrêtées.
Cette opération coûtera à l’office 28 milliards de DH, financés à hauteur de 18,6milliards en fonds propres, et à hauteur de 9,4 milliards par emprunt bancaire. En attendant l’aboutissement des négociations avec la Caisse nationale de retraite et d’assurances (CNRA), autre filiale de la CDG et maison mère du RCAR, qui devra hériter de 5,1 milliards de DH destinés notamment à la majoration familiale et à la rente au titre du différé de revalorisation, l’office gardera un paquet de 6,3milliards de DH.
Aucune échéance n’est annoncée, mais il est quasi certain qu’il ne reste que des détails techniques à peaufiner. Attijariwafa bank apportera 2,5 milliards de DH et BMCE Bank 1,9 milliard A l’heure où nous mettions sous presse, l’OCP ne nous avait toujours pas communiqué les compléments d’information concernant le calendrier des versements des fonds convenu avec la CNRA.On sait, toutefois, que le consortium bancaire auprès duquel seront levés les 9,4 milliards de DH est définitivement constitué.
C’est ainsi qu’Attijariwafa bank apportera 27% de ce montant, BMCE Bank 21%, BCP et Crédit duMaroc chacune 16%, la Société Générale 13%et BMCI 7%.Vu la taille de l’enveloppe, et au regard des contraintes légales (ratio Cooke, coefficient de division des risques), on comprend aisément que le déblocage ne se fera pas en une seule fois, d’autant plus qu’il faudra continuer à financer les autres pans de l’économie.
Quoi qu’il en soit, une page vient d’être tournée et, apparemment, si l’on se réfère aux données financières annoncées, l’office n’aura pas de mal à honorer à temps ses engagements vis-à-vis du RCAR. En effet, les comptes sont en net redressement. Au 30 juin, le chiffre d’affaires totalisait 30 milliards de DH contre 28,7 milliards pour toute l’année 2007.
Le résultat brut d’exploitation (RBE) se montait à 16 milliards au lieu de 6,7 milliards, et le résultat d’exploitation était à 15 milliards contre 5,7 milliards DH. Eu égard à la conjoncture très favorable qui prévaut sur le marché des phosphates, le chiffre d’affaires devrait atteindre 64 milliards de DH à la fin de l’année, pour un RBE de 27 milliards. Suffisant pour entrevoir l’avenir avec sérénité.
