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L’Institut de tourisme de Tanger réoriente sa formation
Une convention signée avec l’Institut Paul Bocuse de Lyon Des formations délocalisées dans la plupart des universités nationales avec délivrance du même diplôme qu’à Tanger.

Dès cette rentrée 2008-2009, l’Institut supérieur international du tourisme de Tanger (ISITT) proposera de nouveaux cursus de formation sur la base des besoins en ressources humaines du secteur et des objectifs fixés par la Vision 2010 et la Vision 2020 en cours de préparation.
Ainsi, au lieu d’un premier cycle de deux ans et d’un second de deux ans, il est désormais prévu une licence appliquée en trois ans pour les bacheliers et un cycle supérieur (Bac+5) pour les étudiants qui veulent aller plus loin.
«Désormais, c’est une approche métiers qui sera privilégiée, avec une proportion des 2/3 des lauréats orientés vers l’hôtellerie et la restauration et le dernier tiers vers les autres métiers du tourisme, alors que c’était l’inverse auparavant», explique Abdelhak Mohtaj, DG de l’institut.
En effet, et ce n’est un secret pour personne, rares sont les lauréats de l’ISITT dont le secteur du tourisme a profité des compétences, alors que l’institut est placé sous la tutelle du département du tourisme qui lui fournit l’essentiel de son budget. Pour diverses raisons, dont le niveau de rémunération, les lauréats de l’ISITT, quand ils ne vont pas à l’étranger, travaillent dans les secteurs de la banque, de l’assurance, des télécoms ou même de la grande distribution.
Un complément de formation proposé aux cadres confirmés
Par conséquent, de nouvelles filières vont être créées comme, par exemple, celle du «management, de l’hôtellerie et de la restauration», indique M. Mohtaj, des domaines où les besoins sont pressants. Sont aussi prévues des filières de niches comme le tourisme d’affaires, le tourisme rural, la gestion des golfs et la formation des guides.
La filière restauration bénéficiera de l’assistance du plus prestigieux des chefs français, Paul Bocuse, à travers l’institut basé à Lyon et qui porte son nom. «Le grand chef en personne, aujourd’hui octogénaire, fera le déplacement à Tanger pour donner le coup d’envoi à cette coopération, alors que des équipes de l’Institut Paul Bocuse travaillent avec les responsables de l’ISITT pour la conception des programmes et viendront les assister pour le démarrage de la filière», se réjouit le DG de l’ISITT.
Certains se demandent par ailleurs pourquoi l’ISITT, qui s’est distingué par sa formation pointue, n’a pas d’équivalent dans d’autres villes. C’est désormais chose faite puisque l’institut va délocaliser ses formations dans la plupart des universités nationales avec délivrance, au bout du cursus, du même diplôme qu’à Tanger. Une expérience réussie a déjà été testée avec l’université Mohammed V de Rabat et une première promotion sortira à la fin de l’année universitaire 2008-2009.
Abdelhak Mohtaj n’exclut pas une implantation selon le même schéma dans certains pays africains amis. «Dans quelques années, on parlera du groupe ISITT», avance-t-il.
Pour ce faire, il faut modifier le statut de l’institut, qui fonctionne sous la forme de Service de l’Etat géré de manière autonome (Segma). D’ici mars prochain, un projet de loi sera déposé dans ce sens au Secrétariat général du gouvernement (SGG). Le but est aussi de laisser l’ISITT rechercher d’autres sources de financement en dehors du Budget de l’Etat, qui a octroyé pour ces réformes une enveloppe de 10 MDH étalés sur trois ans.
L’institut va en outre donner de l’importance à la formation continue et accueillera des cadres confirmés pour un complément de formation sanctionnée par une validation de leurs acquis sous forme de diplômes. Il sera de même créé des passerelles pour que ceux qui ont transité par d’autres écoles de formation reconnues puissent intégrer l’ISITT, y compris ceux qui n’ont pas le baccalauréat.
