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L’inflation orientée à la hausse en ce début d’année

En janvier, l’indice des prix à la consommation a augmenté de 1,8% en glissement annuel.Pour l’ensemble de l’exercice 2018, l’inflation devrait s’établir à 1,5%, au lieu de 0,7% en 2017.

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Bank Al Maghrib

L’inflation, appréhendée par l’indice des prix à la consommation (IPC), paraît, en ce début d’année, quelque peu orientée à la hausse. Alors que l’exercice 2017 s’est achevé sur une hausse moyenne des prix de 0,7%, celui de 2018 démarre avec une inflation, en janvier, de 1,8% par rapport au même mois de l’année précédente (glissement annuel). C’est le deuxième mois consécutif où l’inflation s’est emballée, puisqu’en décembre 2017, l’IPC s’était établi à 1,9%.

Cette orientation des prix, cependant, ne devrait pas surprendre. Dans ses prévisions établies lors de la réunion de son conseil le 19 décembre 2017, Bank Al-Maghrib (BAM) avait prévu pour 2018 et 2019 une inflation de 1,5% et de 1,6%, respectivement. Bien plus, l’inflation sous-jacente, qui exclut les produits et services à prix volatils et publics, ressortirait respectivement à 1,5% et 1,9%. Pour la Banque centrale, les déterminants principaux de cette évolution à la hausse seraient, entre autres, une consolidation de la demande intérieure et une inflation importée. Dans la zone euro et aux Etats-Unis, en effet, le retour souhaité de l’inflation est bien là et cette tendance devrait se poursuivre pour atteindre la cible de 2%. Malgré les réticences de l’Allemagne, notamment, la BCE compte en effet poursuivre sa politique de rachat d’actifs et de taux d’intérêt bas pour atteindre cet objectif.

L’ alimentation est la principale source de l’inflation

Cela dit, une inflation de 1,5% pour l’ensemble de l’année 2018, si elle se concrétisait, resterait, grosso modo, dans la ligne de ce qui a été enregistré, à ce niveau, depuis une vingtaine d’années. Entre 2000 et 2017, en effet, la hausse des prix à la consommation au Maroc n’a dépassé 3% que deux fois: en 2006 (3,3%) et en 2008 (3,7%). En moyenne sur cette période de 18 ans, l’inflation a été de 1,6%. Et souvent, c’est la composante alimentaire qui tire l’essentiel de l’augmentation. Encore en janvier de cette année, ce sont les produits alimentaires qui ont réalisé la variation la plus importante : +2,2%, au lieu de +1,3% pour les produits non alimentaires, en glissement annuel. Sans doute, faudrait-il mettre cette remontée des prix des produits alimentaires, après le recul enregistré sur la première moitié de 2017, sur le compte des appréhensions liées au retard des précipitations. Et comme le poids de l’alimentaire dans le panier servant de référence au calcul de l’IPC, demeure encore très important (39%), tout frémissement des prix de ce poste de dépenses impacte significativement l’inflation globale.
Malgré tout, on est bien loin des niveaux d’inflation enregistrés en Tunisie par exemple (plus de 6% en 2017), en Turquie (plus de 10% en 2017) ou encore en Egypte (plus de 14% en janvier 2018).