Affaires
L’inflation en 2017 est la plus faible depuis 3 ans
Elle est tirée vers le bas par les produits alimentaires. L’hôtellerie et restauration et l’enseignement, les deux principaux postes de dépenses dont l’indice des prix a le plus progressé.

L’année 2017 devrait s’achever sur une inflation de 0,7%, soit le niveau le plus faible de ces trois dernières années. Les derniers chiffres publiés par le HCP sur le sujet et couvrant les onze premiers mois de l’année indiquent une hausse de l’indice des prix à la consommation de 0,7%. Et contrairement aux récriminations entendues et lues ici et là, ce sont les produits alimentaires qui ont tiré vers le bas le taux global de l’inflation, alors que traditionnellement, c’est le contraire qui se produisait.
L’indice des prix des produits alimentaires, à fin novembre, a en effet baissé de 0,2%, alors que celui des produits non alimentaires a accusé une hausse de 1,3%. Dans ce groupe de produits, ce sont les prix de la restauration et de l’hôtellerie (+3,2%) et, comme toujours, de l’enseignement (+2,7%) qui ont enregistré les augmentations les plus importantes. Les autres produits et services, par contre, ont très modérément progressé, et les dépenses de communication ont même baissé (-0,2%).
Toutefois, la perception que les ménages peuvent avoir d’une hausse des prix des produits alimentaires n’est pas tout à fait infondée lorsqu’on observe uniquement les données infra-annuelles de l’inflation. En effet, entre octobre et novembre 2017, l’indice des produits alimentaires a augmenté de 0,9%, résultat d’une hausse principalement des légumes (+5,7%), du fromage et des œufs (+2,1%), des huiles et graisses (+1,6%), des viandes (+0,2%)… Mais les mêmes ménages ne devraient pas oublier que sur la même période (octobre-novembre), l’indice des prix pour l’ensemble des produits non alimentaires a quasiment stagné. A peine quelques frémissements pour la santé (+0,1%), les articles d’habillement et chaussures (+0,3%) et le transport (+0,5%). D’ailleurs, l’inflation sous-jacente, qui exclut les produits à prix volatils (comme les fruits et légumes) et ceux à tarifs publics (comme l’eau et l’électricité) a pratiquement été nulle entre octobre et novembre (+0,1%).
Moyennant ces évolutions, on peut se demander pourquoi Bank Al-Maghrib, lors de son dernier conseil du 19 décembre, a jugé inapproprié de modifier le taux directeur en le maintenant à 2,25%. Compte tenu de ses propres anticipations (une inflation de 0,7% pour 2017 et 1,5% pour 2018), une baisse du taux directeur ne s’imposait-elle pas ?
