Affaires
L’industrie agroalimentaire bientôt structurée en écosystèmes
Les premières filières à structurer sont identifiées. Les contrats de performance se substitueront au contrat programme. Plus de profondeur industrielle et de convergence entre le Plan Maroc Vert et le Plan d’accélération industrielle.

L’industrie agroalimentaire sera bientôt dotée de ses premiers écosystèmes. D’après un haut cadre du ministère du commerce, de l’industrie, de l’investissement et de l’économie numérique, l’annonce sera faite incessamment. «Toutes les démarches techniques et organisationnelles sont déjà achevées. Les syndications avec le ministère des finances finalisées et les contrats de performance fin prêts», affirme cette source. Elle ajoute que le chantier d’identification des premières filières à structurer en écosystèmes selon la démarche du PAI a été mené avec les équipes du ministère de l’agriculture, la Fédération nationale des industries agroalimentaires (Fénagri) et les exploitants agricoles. Ces départements ministériels de l’agriculture et de l’industrie prônent une gestion globale du secteur de l’agro-industrie ainsi que des ressources agricoles mises à la disposition des industriels.
Une autre source du secteur fait savoir que les objectifs des contrats de performance déjà confectionnés sont ambitieux et sont les mêmes que ceux du contrat programme qui était en gestation depuis des années. En réalité, ces contrats de performance se substitueront à ce contrat programme. Pour leur part, les industriels, sous la houlette de la Fénagri, ont réalisé plusieurs études stratégiques pour identifier les forces et les faiblesses du secteur.
Restructuration et renforcement des filières existantes
Faisant le constat d’un manque clair d’intégration des chaînes de valeur dans le secteur, le responsable du ministère du commerce et de l’industrie informe que la nouvelle approche de l’industrie agroalimentaire consiste à chercher plus de profondeur industrielle et de convergence entre le Plan Maroc Vert et le Plan d’accélération industrielle. Selon les professionnels, le constat aujourd’hui est que l’offre marocaine reste basique, sans transformation donc sans grande valeur ajoutée, ce qui la rend peu compétitive au regard de la concurrence (Turquie, Tunisie, UE…). Ceci est valable aussi bien à l’export que sur le marché local. En dix ans, le chiffre d’affaires de la production agroalimentaire marocaine est passé de 87 milliards de DH à 143 milliards, soit une croissance de 63%. Mais la structure de l’offre exportable n’a pas trop changé en termes de qualité et de valeur ajoutée des produits exportés. «L’intégration rendra possible la production de produits à grande valeur ajoutée», rappelle-t-on au ministère. Notre source n’a pas souhaité donner plus de détails quant aux filières concernées par les contrats de performance. Mais un membre de la fédération estime que la structuration en écosystèmes aura, en principe, comme objectif le renforcement et la restructuration des filières existantes (fruits et légumes, corps gras, huile d’olive, agrumes…), le développement de nouvelles filières à fort potentiel à l’export (transformation des fruits et légumes, produits de l’olive et de l’argan, épices et plantes aromatiques…) et le soutien ciblé des «filières intermédiaires» en termes de compétitivité des PME et de réduction des droits de douane. Pour toutes ces filières, il s’agira de placer des PME et TPE opérant dans les différents métiers de l’agro-business autour de producteurs locomotives de grande taille, surtout portés sur l’activité export. Des centaines d’opérateurs sont ainsi concernés par les nouveaux contrats de performance.
Ils sont tous confiants quant aux perspectives de développement de leurs activités. Ce secteur agro-industriel compte environ 2 100 opérateurs et 150 000 personnes employées. Il contribue à environ 35% au PIB industriel (8% du PIB national).
A ce jour, la démarche collaborative des écosystèmes industriels a permis la structuration de 12 secteurs en 44 écosystèmes engageant les opérateurs via des contrats de performance et devant créer 250 000 emplois (50% de l’objectif fixé).
