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L’indien Braj Binani Group reprend l’exploitation des fonderies de plomb de Zellidja
La Société des fonderies de plomb de Zellidja cumule près de 200 MDH de pertes. Une nouvelle société dénommée Indo Minerals and Metals Morocco est créée. Hormis l’exploitation de SFPZ, elle pourra construire et/ou exploiter d’autres fonderies destinées à d’autres minerais.

Fin du calvaire pour la Société des fonderies de plomb de Zellidja (SFPZ), filiale du holding Zellidja coté à la Bourse de Casablanca. Cette société, qui produit principalement du plomb doux dit de première fusion sous la marque PZ-Maroc ainsi que de l’argent fin et de la matte cuivreuse, vient de trouver un exploitant pour son usine située à Ouled El Heimer près d’Oujda, et ce, après trois années ininterrompues de difficultés financières ponctuées par des pertes abyssales totalisant 195 MDH pour la période allant de janvier 2011 à juin 2013 (dont 82 MDH pour le seul premier semestre de l’année en cours).
Aussi, sous la houlette d’une maison mère exacerbée par les contre-performances de sa filiale minière qui ont fortement entaché ses propres résultats consolidés ces dernières années, SFPZ jette-t-elle l’éponge pour ce qui est de l’exploitation directe pour privilégier le recours au savoir-faire et aux moyens financiers d’un «chevalier blanc». Ce dernier n’est autre que le conglomérat indien Braj Binani Group dont les origines dans le secteur minier et le commerce des métaux remontent à 1872 et qui revendique un chiffre d’affaires consolidé de 1,6 milliard de dollars (près de 14 milliards de DH). Présent dans plusieurs secteurs industriels et miniers comprenant le ciment, le zinc, la plasturgie et la fibre de verre, ce groupe basé à Mumbai s’est intéressé à SFPZ à travers sa filiale Indo Minerals & Metals qui exploite plusieurs mines en Macédoine, notamment de zinc. Selon les termes de l’accord conclu avec Zellidja et son actionnaire de référence, le groupe maroco-émirati Somed, l’entité récemment créée, Indo Minerals and Metals Morocco (IMMM) prendra en exploitation l’unité industrielle de SFPZ contre une redevance annuelle fixe et aura la latitude de construire et/ou exploiter d’autres fonderies destinées à d’autres minerais.
La capacité annuelle de production avait été portée à 160 000 tonnes
Le personnel de SFPZ, qui dépasse les 200 personnes, sera en grande partie repris par IMMM, ce qui évite le risque d’un drame social dans une région où le taux de chômage fait partie des plus élevés du pays.
Depuis l’épuisement en 2002 des ressources en minerai dans les plaines de Zellidja, la fonderie éponyme a dû se convertir au seul métier de la transformation avec une forte instabilité sur l’approvisionnement, et ce, alors que des investissements importants venaient d’être réalisés pour porter la capacité annuelle de production à 160000 tonnes.
Une situation qui s’est exacerbée avec le renchérissement et la rareté du minerai importé notamment depuis le changement intervenu en 2011 dans la réglementation relative à l’importation des matières secondaires de plomb. Et malgré le recours à l’importation de matières premières plus complexes (plomb argentifère) et plus onéreuses aussi bien à l’achat qu’au traitement, la situation n’a fait qu’empirer jusqu’à la décision de l’arrêt d’activité intervenue en mars 2013. Un triste épilogue pour une société qui, à son apogée, réalisait des chiffres d’affaires annuels avoisinant les 500 millions de dirhams et détenait plus de 4,5% de la production mondiale de plomb pur jusqu’à la fin des années 1990.
