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L’horlogerie de luxe a le vent en poupe

Le marché croît d’environ 10 à 15% par an n La plupart des grandes marques sont présentes sur le marché, certaines dans des boutiques exclusives. La restitution de la TVA remboursée sur les achats effectués à l’étranger aide les boutiques marocaines à élargir leur clientèle locale.

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Le marché de l’horlogerie de luxe est en pleine forme au Maroc. Pour preuve, les boutiques multimarques se multiplient. En effet, depuis 2015, des marques se sont implantées via des partenaires. Il en est ainsi de la boutique Quantième à Casablanca qui offre des montres de niche estampillées Vacheron, Piaget ou Roger Dubuis. La maison mère avait même déclaré que le marché marocain était prêt pour ces marques chères dédiées aux fins connaisseurs. En mars 2017, l’enseigne Mystère, dont les propriétaires détiennent aussi la master franchise Chopard, a ouvert un grand magasin multimarques à Rabat. Très prochainement, une boutique dédiée exclusivement à la marque de haute horlogerie Hublot ouvrira à Casablanca. «Nous avons réalisé un chiffre d’affaires tellement intéressant avec les montres Hublot que la maison mère en Suisse nous a permis d’ouvrir un magasin destiné exclusivement à la marque», déclare Hind Benkirane, Manager chez Chopard.

L’engouement pour l’horlogerie de luxe a commencé dans les années 2000 lorsque le chiffre d’affaires de certains magasins s’accroissaient annuellement de 20%. «Mais depuis 2013, nous avons ressenti un léger fléchissement des ventes. L’activité reprend doucement aujourd’hui», renchérit-elle. La majorité des clients est marocaine, surtout féminine issue des CSP A et B. Chez Mystère, qui vend également et dans une moindre mesure de la haute joaillerie, les modèles qui se vendent le mieux sont affichés entre 70 000 et 80 000 DH. A peu près au même niveau qu’en Europe. «De plus, comme les Marocains sont dorénavant obligés de restituer aux douanes les montants de la détaxe obtenue sur leurs achats effectués en Europe, il est donc plus intéressant d’acheter sur le territoire national. Cette décision nous a beaucoup aidés dans le business», déclare Nadir Tazi Saoud, administrateur DG de KTLC, importateur distributeur de montres et de lunettes. En outre, avec les facilités de paiement accordés par quasiment toutes les boutiques, le choix est vite fait.

La clientèle est concentrée sur Casablanca, Rabat et Marrakech

Et pour mieux fidéliser leur clientèle, certaines marques positionnées très haut de gamme, à l’instar de Bvlgari, iront jusqu’à créer tout un univers propre et miser sur des évènements privés. «La clientèle du luxe n’est pas fidèle à une marque. C’est la raison pour laquelle nous organisons souvent des évènements pour notre clientèle habituelle que nous invitons à des occasions telles que la Saint-Valentin où nous avons accordé une remise correspondant au jour de naissance des clients, mais aussi à des ventes privées ou lors des anniversaires», explique Asmaa Kanouni, manager de la boutique Bvlgari à Casablanca.

Il faut donc constamment susciter l’intérêt des clients d’autant plus que les marques se font plus nombreuses. «Au final, les marques les plus célèbres sont les mieux vendues. A titre d’exemple, Longines est numéro 2 des ventes dans plusieurs pays. Nous avons pensé à un magasin qui lui sera dédié exclusivement, mais le marché ne s’y prête pas encore», déplore M. Tazi.

Dans la haute horlogerie, Rolex, importée par Azuelos, et Cartier seraient, selon les professionnels, les marques les mieux vendues au Maroc. Les villes les plus prospères demeurent Casablanca, puis Rabat pour la clientèle locale et Marrakech pour des touristes internes ou internationaux. Les boutiques y sont souvent implantées dans les hôtels. Cela dit, les ouvertures de différents centres commerciaux sont également très suivies. La présence y est parfois presque «obligatoire», surtout pour les boutiques multimarques. «Dans les centres commerciaux, on retrouve une clientèle de passage, étrangère ou en provenance d’autres villes. Les boutiques dédiées attirent surtout une clientèle habituelle», assure Hind Benkirane. Pour sa part, Nadir Tazi Saoud qui propose de grandes marques assez accessibles dans ses deux magasins Chronoss et ses quatre boutiques «Comptoir des montres» compte étoffer son réseau. «On aspire à se développer à Tanger, à Marrakech dans un centre commercial et enfin à Rabat et Casablanca dans le segment luxe», confie-t-il. Avec un panier moyen de 10 000 DH et une évolution de 10 à 15% du chiffre d’affaires dans ses boutiques, le marché est prometteur. Au Maroc, l’horlogerie de luxe semble avoir encore de beaux jours devant elle.