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L’Etat doit 13 milliards de DH aux caisses

2004 sera l’année de la retraite n Les syndicats suggèrent la création d’une Haute commission des retraites.

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L’’objectif du Colloque national sur la réforme des régimes de retraite au Maroc n’était pas de sortir avec un scénario définitif de réforme. Toutes les parties prenantes à cet événement, organisé à Rabat les 16 et 17 décembre, ont bien compris la démarche des pouvoirs publics qui s’étaient engagés, dans le cadre du Dialogue social, à lancer la réflexion sur la réforme.
La Primature a décrété l’année 2004 année de la retraite et de la couverture médicale généralisée. Driss Jettou a aussi annoncé qu’une commission a été mise en place pour «estimer, évaluer et déterminer de façon précise la dette de l’Etat vis-à-vis des caisses de retraite. Sur la base de ce travail, le gouvernement fixera un calendrier de remboursement de sa dette». Selon les premières estimations des syndicats, la dette de l’Etat s’élève à 13 milliards de DH (un chiffre que le Premier ministre avait par ailleurs annoncé lors d’une rencontre avec la presse, il y a deux mois). Les pouvoirs publics devraient verser 500 MDH en 2004 pour apurer les arriérés essentiellement vis-à-vis de la Caisse marocaine de retraite (CMR).

Les départs volontaires décriés par les syndicats

En s’engageant à payer sa dette, le gouvernement répond ainsi aux revendications de ces centrales syndicales. Mais celles-ci ont également suggéré la mise en place d’une Haute commission des retraites qui veillerait au contrôle des caisses en attendant l’uniformisation des régimes. Pour sa part, la Confédération démocratique du travail (CDT) a proposé l’élaboration d’une Charte nationale des retraites.
Par ailleurs, les syndicats ont tous tiré la sonnette d’alarme et précisé que pour éviter le pire, il fallait agir rapidement pour équilibrer les caisses de retraite. «De 7 milliards de DH en 2010, le déficit passera à 114 milliards en 2040 si rien n’est fait», souligne Abderrazak Afilal, secrétaire général de l’UGTM.
Pour l’Union nationale marocaine du travail (UNMT), «les départs volontaires ainsi que les retraites anticipées sont à l’origine des déséquilibres des régimes. Les départs volontaires coûtent environ 10 milliards par an à l’Etat». Ce chiffre n’a pas été confirmé par les pouvoirs publics, mais l’on retiendra que le Premier ministre a tenu à préciser que «les départs volontaires s’inscrivent dans le cadre d’une réforme de l’administration et qu’ils permettent la création d’opportunités de travail pour les diplômés chômeurs».
L’équilibre des caisses de retraite est donc à chercher ailleurs. Les experts avaient, faut-il le rappeler, retenu que la réforme pourrait se faire selon différents scénarios dont les plus importants sont, premièrement, la réforme paramétrique (agir sur l’âge de retraite ou encore le niveau de la cotisation) dans le cadre d’un regroupement des régimes en deux blocs : l’un pour le privé fondé sur la CNSS et l’autre centré sur la CMR pour le public. Deuxième piste, le passage du système actuel, basé sur la répartition, à un système complètement géré en capitalisation, avec la mise en place de fonds de pension