Affaires
L’espagnol Urbalevante se lance dans la construction immobilière au Maroc
Il est en contact avec un partenaire marocain pour un premier projet d’envergure à Casablanca. En 2011, Copisa, BSA Proyecta et Ecisa se sont également installés dans le Royaume.

La concurrence étrangère dans le secteur du bâtiment et des travaux publics fait décidément très mal aux opérateurs locaux. En effet, la crise économique qui frappe les pays européens, notamment ceux de la rive méditerranéenne, pousse de plus en plus les entreprises espagnoles, portugaises et depuis peu italiennes à jeter leur dévolu sur le marché marocain.
Certains se ruent sur les chantiers des grands ouvrages quand d’autres courtisent les promoteurs immobiliers marocains pour leur confier la maîtrise d’œuvre de leurs projets. Certains viennent même faire feu de tout bois en opérant aussi bien en tant que promoteurs pour compte propre que constructeurs pour des donneurs d’ordre marocains. Il faut dire que l’écroulement du marché immobilier, notamment en Espagne, ne laisse pas trop de choix à des opérateurs en désarroi. Jusque-là, et au delà de la nouveauté du phénomène, les choses semblent tout à fait normales ; mais quand on sait que cette nouvelle concurrence a tellement tiré les prix de la construction immobilière vers des niveaux historiquement bas, on comprend les griefs des opérateurs locaux qui ont du mal à suivre. A titre d’illustration, le coût facturé du m2 pour le logement social commence à être désormais adjugé toutes taxes comprises entre 1 900 DH et 2 000 DH alors qu’il variait plutôt entre 2 000 DH et 2 500 DH il y a à peine quelques mois (voir La Vie éco du 16 septembre 2011 – «Ce que gagnent les promoteurs dans le logement social»). De là à qualifier la politique des nouveaux «raiders» étrangers de dumping, il y a un pas qu’on ne franchirait pas mais il est compréhensible que dans un réflexe de survie, certains d’entre eux qui ont des coûts fixes incompressibles (engins et équipements, encadrement technique, frais de structure…) face à un carnet de commande dégarni et un resserrement drastique du crédit, cherchent uniquement à se maintenir à flot dans un marché à portée de main où la mise en place d’une nouvelle filiale ne génèrent pas de coûts de démarrage exorbitants.
En attendant, la réaction des autorités compétentes, notamment le législateur pour ce qui est de la très attendue réforme de la loi sur des marchés publics où il est peut être question d’introduire pour la première fois une clause explicite sur la «préférence nationale», le nombre des opérateurs ibériques qui déballent leur baluchon au Maroc grandit mois après mois. L’un des derniers arrivants après Copisa, BSA Proyecta et Ecisa en 2011, est le groupe espagnol Urbalevante Ibense, connu pour ses projets immobiliers résidentiels dans le sud de l’Espagne, notamment à Murcia et Alicante. Urbalevante Marocaine est déjà en contact avancé avec des partenaires marocains pour entamer un premier projet d’envergure à Casablanca.
