Affaires
Les ventes de médicaments se sont contractées de 5% pendant Ramadan
Les traitements de l’appareil digestif et les anti-douleurs restent les plus demandés. Les pharmaciens jugent que la baisse de la demande, bien que conjoncturelle, aggrave la situation financière de plusieurs officines.

Habituelle durant le mois de Ramadan, la baisse des ventes de médicaments cette année se situe en moyenne entre 3 et 5% durant les deux premières semaines. Ce recul conjoncturel ne surprend pas les pharmaciens qui s’inquiètent toutefois car il ne fait qu’aggraver leur situation financière. Selon une source à la Fédération nationale des syndicats des pharmaciens, 45% des officines ont enregistré, durant ces dernières années, une baisse de leur chiffre d’affaires.
Cette période se caractérise par une forte demande des médicaments traitant l’appareil digestif et des antalgiques, notamment contre les maux de tête et autres migraines. En raison de l’instabilité du climat, les traitements contre les rhumes et les sirops antitussifs ont été également très demandés depuis le début du Ramadan.
Selon les pharmaciens, les médicaments pour le traitement des problèmes digestifs représentent près de 50% des ventes. Ils sont suivis par les antalgiques, notamment les produits à base de paracétamol. Dans le même temps, les médicaments de confort (les produits sans ordonnance) et les produits de parapharmacie sont très peu demandés ou pas du tout. L’augmentation de leur usage aurait peu d’impact sur l’activité dans la mesure où le prix de vente de 90% de ces médicaments est inférieur à 150 DH.
Les cabinets des médecins se sont aussi vidés
Cette baisse de régime, habituellement enregistrée en cette période de l’année, s’explique par le fait que pendant Ramadan les budgets sont pour l’essentiel affectés à l’alimentation. Constat confirmé par le recul significatif des consultations chez les médecins, particulièrement certains spécialistes, à l’instar des ophtalmologues, des ORL et des gynécologues. Les diabétologues, quant à eux, sont très sollicités une à deux semaines avant Ramadan par les patients qui viennent pour des bilans et des conseils sur le régime alimentaire. Du côté des généralistes, le nombre des consultations passe en moyenne de 25 à 10 par jour.
Pour la Fédération nationale des syndicats des pharmaciens, la baisse d’activité des cabinets médicaux est un bon indicateur, confirmant la baisse du marché des médicaments. Celle-ci est plus prononcée dans les pharmacies situées dans les quartiers populaires. Dans ces mêmes quartiers, on enregistre, pendant Ramadan, une hausse des achats à crédit des traitements habituels, notamment pour les maladies chroniques. Les clients invoquent, en plus des dépenses alimentaires, les charges relatives à l’Aid, explique en substance un pharmacien installé à Hay Mohammadi (Casablanca). Il craint que les paiements promis le mois suivant Ramadan soient retardés à cause des vacances… D’où des problèmes de trésorerie en perspective, étant entendu que le montant moyen des clients se situe entre 3 000 et 4 000 dirhams par client.
