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Les taux des crédits bancaires résistent malgré la conjoncture

Selon BAM, le taux moyen des crédits à  l’équipement, immobiliers et à  la consommation est en baisse par rapport à  2013. Les banquiers confirment la baisse du taux des crédits à  l’équipement, mais rapportent une hausse de celui des crédits immobiliers et une stagnation du crédit à  la consommation. Sur le terrain, le taux du crédit immobilier démarre à  5,7%, le crédit à  la consommation à  7,5% et celui à  l’équipement est proposé à  partir de 5,5%.

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banques 2014 09 03

Le crédit bancaire coûte-t-il moins cher ? Pas si sûr. D’après l’enquête trimestrielle de Bank Al-Maghrib, à fin juin, l’ensemble des taux d’intérêt débiteurs appliqués par les banques à leur clientèle s’inscrit en baisse, à l’exception de celui des comptes débiteurs et crédits de trésorerie. Ainsi, par rapport au deuxième semestre 2013, le taux moyen des crédits à l’équipement a baissé de 64 points de base, à 5,44%, celui du crédit immobilier a dévissé de 7 pbs, à 5,94%, et le taux moyen du crédit à la consommation s’est inscrit sur la même tendance, perdant 6 pbs pour s’établir à 7,35%. Ces niveaux de taux moyens sont également en retrait par rapport à fin juin 2012.  
Selon des sources à la Direction de la supervision bancaire (DSB), cette tendance s’expliquerait par plusieurs éléments. En premier lieu, la volonté des banques d’atteindre les objectifs arrêtés pour la distribution de crédits (elles prévoient plus de 4% de hausse de l’encours au titre de 2014) les oblige à concéder des baisses de taux, notamment dans un contexte de ralentissement de l’activité économique qui fait systématiquement que les entreprises et les ménages ne demandent pas assez de financements. «Il y a des arbitrages que les établissements de crédit doivent faire entre niveau de taux et encours à distribuer si elles veulent atteindre un PNB en croissance», explique un responsable à la DSB.
En plus, ces arbitrages se font aujourd’hui sur fond de concurrence exacerbée que se livrent les banques sur tous les segments d’activité et de clientèle.
Aussi, le coût des ressources explique-t-il également la pente baissière sur laquelle se situent les taux en 2014. Selon plusieurs sources proches du marché, les tensions sur les liquidités ne sont plus à leur niveau de 2012 et 2013. Les banques se refinancent plus facilement et à moindre coût. «Le taux moyen pondéré interbancaire auquel se prêtent les banques entre elles est resté pratiquement stable, proche du taux directeur. Aussi, le taux moyen pondéré des bons du Trésor s’est inscrit en baisse, le Trésor étant plus à l’aise financièrement. De plus, le marché de la dette privée a connu le retour des investisseurs avec des taux en retrait puisque indexés sur le taux moyen des BDT», analyse une source dans une banque d’affaires. Elle souligne d’autre part que le taux de rendement des emplois a enregistré une hausse et s’établit dorénavant à environ 5,2%.
Toutefois, sur le terrain, les banquiers prennent ces taux moyens avec des pincettes et y vont avec beaucoup de réserve pour confirmer une baisse effective. Un petit tour auprès des agences et centre d’affaires de la place révèle que la tendance n’est pas claire. En effet, plusieurs banquiers affirment que les taux des crédits immobiliers sont en hausse. Selon les établissements, ces taux sont pour la plupart contenus dans un intervalle de 5,7 à 8%. Ils poursuivent leur tendance de 2013, année au titre de laquelle le taux d’intérêt moyen appliqué aux crédits à l’habitat s’est redressé à 5,46% contre 5,28% en 2012.
Plus parlant encore, la part des crédits à l’habitat dont le taux est compris entre 6% et 8% a progressé de 9 points, à 38%, au détriment de ceux dont le taux d’intérêt est compris entre 4% et 6% au titre de la même année. Par ailleurs, les clients qui ont contracté des prêts immobiliers à taux variables continuent de faire les frais de la hausse des taux. A ce titre, les banquiers rapportent des augmentations de traite de 1000 à 1 500 dirhams parfois.
Concernant les crédits à la consommation, excepté les publicités parfois «exagérées» pour attirer la clientèle pendant les périodes de grosses dépenses, les taux stagnent. Selon les banquiers, il existe une concurrence acharnée entre opérateurs qui aurait pu tirer les taux vers le bas s’il n’y avait pas en face une dégradation remarquable de la qualité des risques sur les ménages, traduite par la montée en flèche des créances en souffrance (+7% pour les crédits à la consommation). En effet, pour un client non conventionné, sans enjeu commercial pour la banque et à profil de risque acceptable, les taux des crédits à la consommation démarrent à 7,5%. Cela dit, les taux appliqués aux crédits à l’équipement semblent se détendre. De l’avis des spécialistes, la rareté des dossiers d’investissements pousse les banques à proposer des taux bien en deçà de ce que les comités de crédit retenaient en période de rush. Interrogés sur les taux retenus, plusieurs banquiers ont affirmé ne pas avoir de taux récent en tête vu qu’ils n’ont pas eu de dossiers depuis le début d’année. Le reste des banquiers parle de taux qui démarrent à 5,5% variable et 6% fixe.

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