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Affaires

Les spécialistes du tourisme d’affaires font grise mine

L’activité pâtit d’une offre peu diversifiée

La concurrence des pays de la rive nord de la Méditerranée demeure rude.

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S’il y a un créneau du tourisme qui a souffert de la conjoncture internationale, c’est bien celui des congrès et de l’incentive, ce que l’on appelle communément le tourisme d’affaires. Alors qu’on nous annonce une année touristique 2004 plutôt bonne, les professionnels du tourisme d’affaires parlent, quant à eux, d’une année mitigée, sauvée par une ou deux grosses opérations qui ont eu lieu à Marrakech et qui étaient prévues de longue date. C’est que le Maroc qui était, il y a peu, une destination de choix pour cette activité a, de l’avis de plusieurs professionnels, subi de plein fouet la concurrence des pays de l’Europe du Sud (Espagne, Grèce, Italie, etc.) même si, estime Amine Dakhmi, DG de Orchid Tours, spécialisé dans cette activité, le carnet de commandes pour l’année 2005 incite à l’optimisme. Il met en effet en avant le fait que les hôteliers aient commencé à s’adapter en révisant à la baisse leurs prix quand il s’agit d’accueillir des groupes de séminaristes. Une idée que ne partage pas cette directrice commerciale dans un grand hôtel de Marrakech qui pense que le bradage des prix a créé une certaine cacophonie dans le milieu des hôteliers, ce qui rend la destination moins crédible que ses concurrentes. Elle prend l’exemple des hôtels cinq étoiles qui proposent les prix des quatre étoiles, ce qui déroute les clients.
«Nous n’avons, remarque-t-elle, aucune imagination et nous nous contentons de nous copier les uns les autres, alors que les autres destinations diversifient et renouvellent leur offre, notamment pour ce qui est des circuits». «Il est vrai, confirme un agent de voyages, que le touriste séminariste qui viendrait à deux reprises à Marrakech, Ouarzazate ou Fès, est assuré de faire deux fois le même circuit, ce qui n’est pas particulièrement réjouissant».
D’ailleurs, parmi les reproches qu’on a faits à l’offre marocaine en matière de tourisme d’affaires, lors d’un débat sur cette question, qui a eu lieu la semaine dernière en France, en marge du Salon internationale du tourisme de Deauville (Top Resa), figure la question des programmes de visites qui restent figés (voir page 24 et 25).

Les infrastructures sont insuffisantes sur ce segment
Enfin, tout le monde s’accorde à dire que les infrastructures destinées à ce segment sont pour le moins insuffisantes, y compris à Marrakech, destination phare de cette activité. A Agadir ou Fès, par exemple, il est très difficile, souligne un hôtelier, de faire dîner 200 ou 300 personnes en dehors de leur lieu d’hébergement.

«Le séminariste qui viendrait à deux reprises à Ouarzazate ou Fès est assuré de faire deux fois le même circuit, ce qui n’est pas particulièrement réjouissant.».