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Affaires

Les salariés de 2M s’insurgent contre une éventuelle privatisation

La présence d’inspecteurs du ministère des finances dans les locaux et le plan de départ volontaire prévu sont considérés comme des signes de lancement des préparatifs.
La direction des entreprises publiques assure que 2M n’est pas sur la liste des privatisables.

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Tension sociale à 2M. Le bureau syndical affilié à l’Union marocaine du travail (UMT), annonce l’organisation d’un sit-in le 19 octobre pour «exprimer le ras-le-bol des salariés face au mutisme de la direction générale sur des questions majeures concernant l’avenir de la chaîne». Ce mouvement a été décidé lors de l’assemblée générale tenue le 7 du mois courant et au cours de laquelle le personnel de la chaîne a manifesté son opposition au projet de privatisation de la chaîne devenue, en 1996, télévision publique après avoir été, sept années, contrôlée par un groupe d’investisseurs privés dont Ona. De fait, la crainte du bureau syndical est suscitée par la présence, depuis quelques jours, dans les locaux de la chaîne, d’un groupe d’inspecteurs du ministère des finances. Contrôle de routine ou travail d’évaluation préalable au lancement de la privatisation ? Ce sont les questions que se posent les représentants des salariés qui dénoncent «le flou qui entoure le dossier». Contacté par la Vie éco, Salim Cheikh, directeur général de la chaîne, n’a pas souhaité commenter l’information, tout en affirmant ne pas être au courant d’une opération de privatisation qui serait à l’ordre du jour.

La chaîne veut se séparer de 10 à 20% de son personnel

Les pouvoirs publics abondent dans le même sens à travers la Direction des entreprises publiques et de la privatisation (Depp) qui affirme que «2M n’est pas sur la liste des privatisables».
Suffisant pour rassurer les salariés ? Manifestement non. Le bureau syndical souligne «l’existence de contradictions entre les déclarations de l’actionnaire de la chaîne, de sa direction générale et ce qui se passe sur le terrain». On évoque à la fois la présence des inspecteurs du ministère des finances et la préparation du plan de départ volontaire qui y serait lié. Ce plan existe bel et bien. Il a été discuté avec le ministère des finances et devait être finalisé en 2010. On retiendra que ce plan visait le départ de 10 à 20% de l’effectif de la chaîne. 2M emploie aujourd’hui 755 salariés titulaires et 150 intérimaires et free-lance. Pour les représentants syndicaux, le plan de départ renforce le soupçon de privatisation. «La chaîne existe depuis une vingtaine d’années, l’ensemble du personnel est encore jeune. Pourquoi alors un plan de départ si ce n’est un préalable pour assainir la situation de la chaîne en vue d’une privatisation», s’interrogent-ils ? L’Etat est pourtant formel : pas de privatisation prévue.