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Affaires

Les requêtes présentées par les syndicats à  Driss Jettou

Amélioration de la situation du personnel de la santé, liberté syndicale, élargissement de l’AMO aux retraités à faible pension…
Le premier ministre devrait recevoir la CGEM le 20 avril.

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Le dialogue social a repris jeudi 30 mars avec la réunion entre les principaux syndicats et le premier ministre. La CGEM (Confédération générale des entreprises du Maroc), elle, devrait être reçue par Driss Jettou le 20 avril courant, aux dires d’un membre de la confédération patronale.

Selon Miloudi Moukhariq, secrétaire national de l’UMT (Union marocaine du travail), divers points ont été soulevés lors de cette réunion. Mais à en croire un autre syndicaliste, elle avait en fait pour but d’obtenir, indirectement, l’appui des syndicats dans le conflit qui oppose les opérateurs de la santé au gouvernement. «La primature, c’est vrai, nous a fait part des perturbations que connaît le secteur de la santé, mais nous avons réitéré au premier ministre notre position, à savoir que ce secteur est très sensible, qu’il faut l’améliorer et que cette amélioration doit concerner à la fois les médecins, les infirmiers et le personnel administratif», confie M. Moukhariq. La mise en avant par la primature de considérations budgétaires pour tempérer cette demande ne semble pas convaincre le secrétaire national de l’UMT : «Pour nous, la santé n’a pas de prix et il est exclu de faire de la discrimination entre les corps. Dans tous les cas, le dialogue, sur ce dossier, continuera. Et d’ailleurs, aujourd’hui même [lundi 3 mars, ndlr], notre syndicat est convié à une réunion à la primature sur cette question».

Pour rester au chapitre de la «conflictualité», la «recrudescence des atteintes à la liberté syndicale», selon la formule de M. Moukhariq, a également été évoquée. Pour ce dernier, les dispositions du Code du travail sur ce point – comme sur beaucoup d’autres d’ailleurs – «ne sont pas respectées». Le responsable de l’UMT cite à cet égard la non-reconnaissance des bureaux syndicaux par certaines entreprises et même «l’incarcération de certaines personnes à Sidi Bernoussi pour appartenance à un syndicat». Un autre syndicaliste rapporte que les autorités locales «entravent souvent» la constitution de bureaux syndicaux en refusant de délivrer un récépissé.

Deux bonnes nouvelles tout de même : l’AMO devrait être étendue aux retraités dont la pension n’atteint pas les 1 290 DH. Cette population est évaluée à 65 000 personnes, ce qui explique que le premier ministre, tout en prenant acte de cette proposition, ait jugé bon, avant de l’entériner, d’en évaluer l’impact financier à travers des études actuarielles à mener prochainement.

Le dossier des diplômés chômeurs remis sur la table
Concernant les personnels des collectivités locales, l’UMT a demandé l’ouverture d’un dialogue avec les communes, et une réunion avec le ministère de l’Intérieur a été programmée dans ce sens. Un autre participant à la réunion a indiqué qu’un «texte spécial» devrait être promulgué pour faire bénéficier les personnels des collectivités locales de la formule des départs volontaires. Le texte concernerait seulement les échelles 1 à 9. Ces personnels, pour rappel, n’avaient pas bénéficié des promotions exceptionnelles attribuées aux fonctionnaires ni des augmentations décidées il y a 3 ans.

Enfin, le dossier des diplômés chômeurs a été évoqué, mais on ne connaît pas la position de la primature sur le sujet. L’UMT, elle, a proposé au moins deux scénarios pour résoudre le problème : l’aide à la création d’entreprises et/ou le placement de ces diplômés dans les grandes entreprises, «au nom de la solidarité». Mais qu’en pensent ces grandes entreprises ?