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Les prix des cahiers augmentent de 15 à 20%

La hausse est imputée au renchérissement de la matière première sur le marché international. Les fournisseurs du papier de 60 g nécessaire à la fabrication des cahiers scolaires se font rares. Les industriels indiquent que les mesures antidumping n’ont aucune conséquence sur les étiquettes.

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Les parents d’élèves digèrent mal l’augmentation des prix des cahiers scolaires constatée durant cette rentrée scolaire. Sur le marché, cette hausse est imputée à l’insuffisance de l’offre. «Il n’en est rien, le marché national a été largement approvisionné»», déclare Jalil Benddane, président de l’Association des fabricants de cahiers au Maroc (AFCM).
Cela dit, sur les prix desdits cahiers, M.Benddane confirme des augmentations «confinées entre 15 à 20%, résultant directement de la hausse des prix de la matière première sur le marché international. Nous sommes importateurs de papier. Par conséquent, nous sommes soumis aux règles du marché mondial, ce qui nous expose à des variations continues des prix», explique-t-il.
Dans le détail, les cahiers scolaires fournis par les fabricants nationaux requièrent un papier de 60 g comme principal intrant. Or, «force est de constater que le prix de ce papier est passé de 760 euros la tonne en janvier dernier à près de 1 050 euros en juin 2018. Une augmentation de près de 40%, due à la perte d’intérêt des producteurs européens, nos uniques fournisseurs, pour ce type de grammage, au profit de celui à 70 g», explique M. Benddane, qui confie que les 40% d’augmentation n’ont pas été répercutées sur les prix des cahiers produits, puisque les augmentations qui en résulteraient à la proportionnelle rebuteraient les consommateurs, «ce qui nous a amenés à décider du maintien des augmentations à 20% au maximum».

Les résultats de l’enquête sur le cahier tunisien livrés dans 2 à 3 mois

Selon le président de l’AFCM, «l’enjeu, aujourd’hui, est de trouver le moyen de préserver la filière tout en maîtrisant le coûts des intrants. Cela s’annonce difficile puisqu’il y a très peu de fournisseurs de ce type de produits». Les seuls autres fournisseurs potentiellement envisageables pour les producteurs marocains seraient des Asiatiques, «même si le niveau de qualité ne correspond ni aux impératifs de nos cahiers des charges, ni à la nature des cahiers que nous avons l’habitude de produire», confie-t-il.
Jalil Benddane a tenu à dissiper tout malentendu concernant le lien supposé entre l’augmentation des prix et l’application des mesures provisoires de sauvegarde contre les cahiers importés de Tunisie. Il explique ainsi que «l’application du bouclier antidumping contre les importations de cahiers tunisiens, soit la mise en place d’un droit de douane supplémentaire de 51%, est une mesure provisoire. L’enquête suit toujours son cours, et ses résultats seront livrés dans les 2 à 3 mois à venir. Ceci étant, l’augmentation des prix n’a absolument rien à voir avec ces mesures». M. Benddane a également confié à La Vie éco que «depuis l’entrée en vigueur du bouclier provisoire, aucun importateur de cahiers tunisiens n’a eu à payer quoi que ce soit à cet égard. La raison est simple : ces mesures ne sont pas rétroactives, et ne concernent donc pas les opérations passées avant la date de leur activation effective».