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Les polycliniques de la CNSS affichent des indicateurs en demi-teinte

Le chiffre d’affaires des 13 polycliniques a augmenté de 4% en 2011, à  426 MDH, mais le taux d’occupation a reculé à  47%. La qualité des prestations a pris un coup : le degré moyen de conformité est en baisse de 25 points, à  60%.

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Polyclinique CNSS

Après avoir officiellement déposé auprès de la Primature sa demande de prolongation du délai de grâce qui lui est accordé pour continuer à gérer ses treize unités médicales, la Caisse nationale de sécurité sociale a lancé son appel d’offres pour la sélection du cabinet de consultant devant l’accompagner pour la gestion déléguée. L’annonce du nom du consultant retenu est prévue pour la fin de ce mois de novembre. Resteront l’élaboration du cahier des charges et la phase délicate de recherche d’un opérateur de taille pour prendre le relai.

Tout de même, l’appel d’offres relatif au choix d’un consultant constitue une petite avancée dans ce chantier, celui du retrait de la caisse de la gestion de ses unités médicales prévu par l’article 44 de la loi 65-00 portant code de l’Assurance maladie obligatoire, lequel chantier a pris beaucoup de retard. Deux fois de suite, en 2008 et en 2010, elle a dû demander le report du délai imparti. C’est donc la troisième fois qu’une telle démarche est entreprise.

La Primature qui examine actuellement la requête du gestionnaire de l’AMO pour le secteur privé envisage, selon des sources proches du dossier, de faire bénéficier également la Caisse nationale des organismes de prévoyance sociale (CNOPS) de la prolongation du délai qui expire le 31 décembre prochain. La CNOPS, rappelons-le, est aussi tenue, en vertu des dispositions légales de l’article 44, de se retirer de la gestion de sa pharmacie. Ayant également bénéficié des deux reports du délai, la CNOPS ne s’est pas encore officiellement prononcée sur le devenir de sa pharmacie même si l’éventualité d’une fermeture définitive est sérieusement envisagée. 

On ignore pour l’heure de quelle durée sera le troisième report, mais techniquement la CNSS aura besoin encore d’au moins dix-huit mois pour boucler la gestion déléguée de ses treize unités médicales, si toutefois les syndicats, toujours opposés à cette solution, ne bloquent pas le processus. D’ici là, elle planchera sur l’assainissement des polycliniques qui affichent des indicateurs en demi-teinte. Selon le dernier bilan présenté lors de la dernière réunion du conseil d’administration, le chiffre d’affaires global des polycliniques a progressé de 4% en 2011 par rapport à l’année antérieure, passant de 415 MDH à 426 millions. Une amélioration due, selon les responsables de la CNSS, à l’extension des prestations des unités médicales à de nouvelles spécialités à forte valeur ajoutée et au renforcement de leurs plateaux techniques. Cependant, l’introduction des nouvelles spécialités ne s’est pas faite dans l’ensemble des polycliniques. Ainsi, les projets de dialyse pédiatrique (Hay Hassani, à Casablanca), de rééducation fonctionnelle (Tanger) et néonatale (Inara, à Casablanca) n’ont pas été réalisés.

Malgré l’élargissement de l’offre de soins, le taux d’occupation a reculé de 2 points par rapport à 2010, à 47% en 2011. Une évolution qui s’explique, selon des sources syndicales, «par la détérioration de la qualité des prestations». D’après le bilan de la CNSS, 90 audits et 150 visites inopinées effectuées dans toutes les filières du pôle médical montrent que le degré moyen de conformité est tombé de 85% en février 2011 à 60% en septembre 2011. Les volets hôtellerie et hygiène ont été les plus touchées, particulièrement dans les trois polycliniques de Ziraoui, Bernoussi et Inara de Casablanca.

La CNSS a augmenté le montant de la subvention en 2011

Cette situation confirme, expliquent des sources proches du dossier, que «les polycliniques n’ont plus une bonne réputation et nécessitent un sérieux redressement». Le gestionnaire des unités médicales en est conscient et s’attelle donc à les mettre à niveau, d’une part, parce qu’elles jouent un rôle social indéniable et, d’autre part, pour pouvoir trouver un gestionnaire délégué. Preuve en est la hausse de 44% de la subvention accordée en 2011. Son montant a été de 183 MDH contre 127 millions une année auparavant. Il est à noter que cette tendance est contraire au principe de base adopté par la CNSS au moment de mettre en place cette subvention. Le montant devait être revu à la baisse chaque année pour disparaître après l’assainissement des unités médicales. Pour l’instant, on est encore loin de ce schéma.