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Les low cost font de l’ombre au transport routier international de voyageurs

Les opérateurs ont vu leur activité réduite de plus de 30 %

Le volume des bagages transportés ne constitue plus un avantage.

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Ils sont unanimes : avec le développement des vols low cost et point à point entre les capitales européennes et le Maroc, les sociétés de transport international par autocar souffrent. Le nombre de voyageurs diminue inexorablement et cela se ressent sur le chiffre d’affaires…

Des lignes sont supprimées et des fréquences réduites
«La libéralisation de l’aérien et surtout les vols promotionnels nous font beaucoup de mal. C’est d’autant plus ressenti que d’autres éléments grèvent notre exploitation : hausse des prix du carburant, et coût de la traversée qui représente dans certains cas (Nador Almeria) plus de 30 % des charges», explique un responsable de la CTM.

La crise est spécialement ressentie par ce transporteur sur les longs trajets comme Paris, Bruxelles ou Francfort. Il faut dire que les prix pratiqués par la CTM varient pour un aller-retour entre 2 200 et 2 800 DH. On n’est donc pas loin des prix pratiqués par les compagnies aériennes pour ces mêmes destinations, le gain de temps en prime. Du coup, certains trajets sont abandonnés ou la fréquence réduite. Cela dit, des lignes desservant l’Espagne ou le sud de la France résistent et progressent même pour certaines d’entre elles, mais jusqu’à quand ?

Même son de cloche chez Satas où le responsable du département international affirme avoir été obligé de ramener les fréquences à partir d’Agadir et de Marrakech de deux à une par semaine. Le nombre de voyageurs à partir de ces deux villes a baissé, selon lui, de 25 et 30%. La crise est ressentie au départ de Fès et des villes voisines comme Meknès. Seule l’activité au départ de Casablanca se maintient, cette ville étant épargnée par les vols low cost.

Un autre transporteur soulève un point de taille. «La baisse des prix sur le Maroc est arrivée en même temps que la perte du seul avantage comparatif que le transport routier avait sur l’aérien et qui résidait dans le volume des bagages payants», précisant que le volume des bagages a diminué et ne permet plus de compenser les pertes en billets. En effet, dans le sens sud-nord, du fait des impératifs de la lutte contre le trafic de drogue, les autorités obligent les voyageurs à décharger leurs bagages au port de Tanger et à les recharger en Espagne, mettant fin à toutes sortes de petits commerces.

Dans le sens nord-sud, la nature même du passager a changé et, plus jeune, celui-ci se contente du minimum de bagages, sachant qu’il peut trouver tout ce qu’il désire une fois arrivé à destination.

Enfin, l’ouverture du marché et le développement des grandes surfaces ont mis fin à certaines petites opérations commerciales qui pouvaient être juteuses jadis.

Com’ese

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