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Les laboratoires pharmaceutiques redoutent une nouvelle baisse des prix des médicaments

La Direction du médicament demande aux laboratoires de lui remettre un benchmark des princeps dont l’AMM a été renouvelée en 2015.

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Une circulaire de la Direction du médicament et de la pharmacie crée des remous dans l’industrie pharmaceutique. Les laboratoires ont reçu, fin mai, une note les invitant à adresser, dans les plus brefs délais, un benchmark des princeps dont l’autorisation de mise sur le marché a été renouvelée en 2015. Le benchmark concerne également le pays d’origine des médicaments. Les industriels, en particulier les multinationales, ont tenu aussitôt plusieurs réunions et comptent saisir le ministère de la santé.

Pour des spécialistes du dossier, «la démarche de la DMP est tout à fait normale et s’inscrit dans le cadre du suivi des prix. La révision de ceux du princeps intervient à la suite du renouvellement quinquennal de l’autorisation de mise sur le marché d’un médicament». Cela est stipulé dans l’article 14 du décret n°2-13-852 relatif aux conditions et modalités de fixation des Prix Publics de Vente (PPV). Mais, dans le milieu industriel, on ne semble pas en tenir compte. «La demande du ministère est un préalable à une nouvelle baisse des prix des médicaments. Et si c’est le cas, elle est prématurée par rapport à ce qui est prévu», commente-t-on.

Les labos se disent lésés

Quoi qu’il en soit, les industriels se disent lésés par le transfert de la marge vers le secteur officinal. En revanche, les gestionnaires de l’Assurance maladie obligatoire commencent à ressentir les effets positifs de la baisse des prix intervenue en juin 2014. Pour la Caisse nationale de sécurité sociale, le budget a baissé de 8% au premier trimestre par rapport à la même période de l’année précédente, à 208 MDH, soit une économie de 18 millions.

D’après les projections, la baisse du prix public de vente doit entraîner un recul de 12% du montant global remboursé pour le poste pharmacie qui représente environ 33% du total des prestations servies dans le cadre du régime AMO. Sur 1,9 milliard de DH de prestations servies en 2014, les médicaments ont représenté 628 MDH.

Pour la Caisse nationale des organismes de prévoyance sociale (CNOPS), la baisse des prix de certaines spécialités remboursées en ambulatoire se traduit par une économie de 66 MDH. Les économies dégagées sur le poste médicament devaient se situer entre 250 et 300 MDH annuellement. Ce qui permettrait de financer le coût de la revalorisation tarifaire de certains actes médicaux, l’admission de nouvelles spécialités coûteuses, l’intégration de la population de l’article 114 de la loi 65-00 et l’alignement des prix d’achat de sa pharmacie sur les nouveaux prix.

Notons par ailleurs que le passage du prix CNOPS au PPV pour certains médicaments onéreux d’oncologie, d’hépatite et de l’insuffisance rénale s’est traduit par une hausse des dépenses de 47 MDH.