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Affaires

Les industriels du poulet ripostent à  la chute des prix

Carven et CIAV ont renforcé leur assise financière pour éviter la crise

Objectif : repositionnement et amélioration de la productivité.

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La filière avicole est décidément sur le pied de guerre. En effet, la psychose de la grippe aviaire suscite des réactions de restructuration et redéploiement pour parer à la chute du prix du kilo de poulet au départ de la ferme (8 DH contre 12,30 DH en 2003) et à la baisse significative de la consommation d’œufs (cf. La Vie éco du 27 janvier 2006).

En l’espace de quelques mois, plusieurs opérations de recapitalisation et de financement d’investissements ciblés ont été menées par des industriels désireux de sortir de la crise. C’est l’exemple de la société Carven qui produit des œufs et commercialise, à titre accessoire, du poulet prêt à consommer. Ce joint-venture maroco-tunisien, basé à Berrechid, a lancé un important programme d’investissement destiné à porter la production à plus de 60 millions d’œufs par an et, surtout, à s’orienter vers le produit plus margé de l’œuf beldi. Pour financer ce projet ambitieux, les actionnaires ont injecté la somme de 19,4 MDH, portant le capital à 38 MDH, en plus d’un emprunt bancaire qui vient en appoint. Le chiffre d’affaires actuel de 80 MDH devrait, ainsi, dépasser le cap de 100 MDH dès 2006.

CIAV réduit son capital de 36,5 MDH et remet 17 millions au pot

Le Consortium international d’aviculture (CIAV), entreprise à capitaux maroco-néerlandais qui opère dans l’élevage du poulet destiné aux grandes surfaces, réagit à son tour. Cette société, adossée à la famille Alj, actionnaire de référence de la société cotée Unimer, vient de lancer une augmentation de capital en accordéon. Aussi, le capital de 45,4 MDH a été ramené à 8,9 MDH pour éponger les pertes antérieures qui plombaient le passif, avant d’être hissé à 26 MDH. L’apport d’argent frais (17,1 MDH) permettra à la société d’améliorer la productivité et, partant, de mieux absorber le choc de la baisse des prix.

Rappelons que mis à part les actions individuelles des industriels pour juguler la crise actuelle du secteur, la FISA (Fédération interprofessionnelle du secteur avicole) s’apprête à lancer une campagne médiatique dédiée aux bonnes habitudes alimentaires. L’objectif est de dissiper les fausses craintes sur les risques de la grippe aviaire et arrêter la désaffection des consommateurs.