Affaires
Les impôts absorbent 13 % du chiffre d’affaires du tourisme
En 2007, le secteur a contribué aux recettes fiscales à hauteur de 2 %.
Du point de vue fiscal, le Maroc est plus attractif que la Turquie et l’Egypte, mais se place derrière le Portugal et la Tunisie.
On en sait un peu plus sur la contribution du secteur du tourisme aux recettes fiscales. La Fédération nationale du tourisme (FNT) a rendu publiques les conclusions d’une étude sur le sujet lors de la réunion de son conseil d’administration tenue, samedi 11 avril, à Agadir.
C’est la première étude du genre réalisée dans ce secteur. Le cabinet en charge du travail s’est appuyé directement sur les bilans comptables de l’exercice 2007 de 2 821 entreprises, dont 400 agences de voyages, 1 415 hôtels, 1 005 restaurants, et une entreprise de transport aérien, en l’occurrence Royal Air Maroc.
Les résultats sont surprenants. En effet, la contribution du secteur représente tout juste 2,1% des recettes fiscales qui se sont élevées à 107,9 milliards de DH en 2007, d’après l’étude. Si on exclut la RAM, cette part est ramenée à 1,6%. La Tva constitue 32% de cette charge fiscale, l’IS en représente 36%, l’impôt sur le revenu (IR) 2% et le reste, 11%, est composé des autres impôts et taxes. La contribution du secteur est faible, comme l’a fait remarquer le directeur général des impôts au président de la FNT, Othman Chérif Alami. Cette part semble d’autant plus insignifiante que le secteur a réalisé de bons résultats entre 2005 et 2007.
Les exonérations et autres avantages représentent 2 % des dépenses fiscales globales
Il se trouve, toujours selon l’étude, que la quotité des dépenses fiscales du même secteur, c’est-à-dire le manque à gagner dû aux exonérations et autres avantages, s’établit à 2% des dépenses fiscales globales, soit 276 MDH en 2007 et 482 MDH en 2008. Ces «dépenses» viennent en grande partie de l’abattement de 50% sur les bénéfices au prorata du chiffre d’affaires en devises.
En 2007, elles se répartissent entre l’IS pour 192 MDH et l’IR pour 84 MDH. Pour 2008, les montants respectifs sont de 391 MDH et 91 MDH. En revanche, la pression fiscale sur les investissements hôteliers est de 25,5% en moyenne, au lieu de 26,75% en Tunisie et de 30,25% en Turquie. Ce taux est de 20% en Egypte et 19,55% au Portugal.
Par ailleurs, le Maroc est classé, sur un comparatif de cinq pays du pourtour méditerranéen, 3e pour l’attractivité de la politique fiscale, selon l’Organisation mondiale du tourisme (Omt) avec un indice de 40, juste derrière le Portugal (21) et la Tunisie (25), mais devant la Turquie (43) et l’Egypte (70).
En définitive, l’étude conclut que les opérateurs du tourisme supportent une charge fiscale de 12,8% de leur chiffre d’affaires, charge jugée pénalisante.