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Affaires

Les hôteliers bien représentés, les autres professions toujours absentes

Les associations existent sur papier mais sans moyens et souvent en proie à  des guerres intestines. Seule la Fédération des hôteliers arrive à  s’imposer comme interlocuteur des pouvoirs publics.

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A l’heure où le secteur du tourisme prépare activement la Vision 2020, qui requiert la concertation avec les professionnels, un gros problème se pose : mis à part l’hôtellerie relativement bien organisée et bien représentée à travers la Fédération nationale de l’industrie hôtelière (FNIH), les autres filières sont peu présentes dans le débat par manque de représentativité. Voyagistes, transporteurs touristiques, restaurateurs, loueurs de voitures, guides, la plupart des associations professionnelles sont peu actives et pèsent très peu sur les décisions de l’administration, quand ce ne sont pas des conflits qui les rendent non opérationnelles.
Selon le voyagiste Fouzi Zemrani, lui-même en conflit avec l’actuel bureau de la Fédération nationale des agences de voyages au Maroc (FNAVM) qui l’avait débarqué de son poste de président, il arrive souvent qu’un président, une fois élu par ses pairs, oublie sa mission au service de la profession pour utiliser l’association pour ses propres intérêts et pour développer son propre business.

La FNT affaiblie par la faiblesse de ses membres

La profession de voyagiste comme d’autres professions de la chaîne touristique regorge de responsables compétents, mais ces derniers préfèrent souvent rester en retrait et s’occuper de leurs propres affaires au lieu de s’investir dans l’associatif, souvent sans moyens matériels et humains, réplique un autre voyagiste.
Ce que confirme Rachid Bouaâmara, président des transporteurs touristiques de Casablanca, qui affirme travailler avec ses propres moyens pour défendre sa profession. «J’organise les réunions du bureau dans les locaux de mon entreprise, j’utilise mon téléphone et mon fax et ma secrétaire pour les besoins de l’association. Avec un budget qui ne dépasse guère les 250 000 DH par an provenant des cotisations des adhérents, l’association ne peut même pas louer un bureau», précise-t-il. Dans cette branche, les entreprises sont très petites et appartiennent à des personnes physiques qui ne disposent que de deux ou trois véhicules. Aujourd’hui, elles sont confrontées à un nouveau cahier des charges qui leur impose un parc minimum d’une capacité de 52 places. «Ce qui condamne nombre d’entre elles à disparaître», affirme Rachid Bouaâmara.
Des problèmes similaires sont constatés chez les loueurs de voitures. Quant aux restaurateurs et guides, ils sont nombreux à ne pas se  reconnaître dans leurs représentants. Résultat : «Il ne peut pas y avoir de FNT forte avec de telles associations et c’est le ministère de tutelle qui agit seul car, souvent, il ne trouve aucun interlocuteur dans certaines professions», conclut un professionnel.