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Affaires

Les finances publiques restent sous tension

Les recettes douanières et les impôts indirects en nette baisse. Aucune dépense de compensation comptabilisée en janvier, mais les charges ne diminuent pas.

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deficit budgetaire Maroc baisse 2013 03 06

Ramener le déficit budgétaire à 4.8%. C’est le pari inscrit par le gouvernement dans la Loi de finances 2013. Eu égard à sa très faible marge de manœuvre, il est évident qu’il faudrait un concours de circonstances exceptionnelles pour y arriver même si le rythme de croissance de l’économie devrait être plus soutenu qu’en 2012, le budget 2013 étant bâti sur une prévision de 4,5%.

A fin janvier, les recettes ordinaires se sont élevées à 16,17 milliards de DH, en progression de 2,5%. Cette hausse découle principalement de la bonne tenue des droits d’enregistrement et de timbre qui ont augmenté de 20,6% en comparaison avec janvier 2012, à 2,4 milliards de DH. Selon la TGR, ceci «s’explique notamment par le réaménagement du barème de la taxe spéciale annuelle sur les véhicules automobiles à partir du 1er janvier 2013 et par le fait que le relèvement du taux réduit du droit d’enregistrement pour l’acquisition de locaux construits et de terrains à lotir ou à construire de 3% à 4% et le réaménagement du droit de timbre sur la première immatriculation des véhicules automobiles n’ont été appliqués en 2012 qu’à partir du mois de mai». Elément donc salutaire, d’autant que les impôts indirects (TVA et TIC) et les droits de douane, impactés par le repli des importations, sont en baisse respectivement de 5,1% et 28,5%. Baisse que l’appréciation des impôts directs (+5,9%) n’aurait pas pu compenser.

En définitive, le taux de réalisation des recettes fiscales s’est établi à 9%. Dans le même temps, celui des recettes non fiscales, constituées pour l’essentiel des revenus de monopole et de participations, n’est que de 3%, à 540 MDH. Idem pour les comptes spéciaux du Trésor (CST) qui ont rapporté 98 MDH, montant comptabilisé au Fonds spécial routier.

Les dépenses de personnels en repli de 14%

De l’autre côté, les dépenses ordinaires, en quasi-stagnation (+0,7%), totalisent 14,65 milliards de DH. La forte hausse des charges relatives aux autres biens et services (+35,5%) a été atténuée par le repli de 14,1% des dépenses de personnels. Par contre, les intérêts de la dette intérieure et extérieure ont augmenté de 14,4%, à 1,78 milliard et 204 MDH, sans pour autant alourdir la charge totale dans laquelle ne figure aucun crédit pour la compensation.

En tenant compte, d’une part, d’un solde ordinaire de 1,52 milliard de DH et du solde des CST arrêté à 5,85 milliards, et, de l’autre, des 8,1 milliards engagés pour les investissements, le déficit de Trésor s’établit à 724 MDH, 2,5 fois plus qu’en janvier 2012. Mais il faudra attendre au moins la fin du premier semestre pour apprécier la véritable orientation des finances publiques.