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Les emplois non rémunérés diminuent progressivement

L’économie a créé 153 000 emplois rémunérés entre les troisièmes trimestres 2014 et 2015 et en a perdu 112000 non rémunérés. Les destructions d’emplois ont concerné majoritairement le milieu rural.

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Les statistiques sur le marché du travail au troisième trimestre de 2015, publiées par le Haut commissariat au plan (HCP) le 5 novembre, apportent des indications complètement passées inaperçues. En effet, si le taux de chômage est monté à 10,1% au lieu de 9,6% au troisième trimestre de 2014, c’est parce que les destructions d’emplois non rémunérés ont été très élevées. Et ceci est une tendance qui, sans doute, se poursuivra, en lien notamment avec la généralisation de l’éducation et la modernisation de l’agriculture (voir La Vie éco du 30 octobre 2015).

Alors que 153 000 emplois rémunérés ont été créés entre les troisièmes trimestres 2015 et 2014 (sur une période de 12 mois, donc), l’économie marocaine a perdu dans le même temps 112 000 postes non rémunérés, très largement localisés en milieu rural. D’où le solde de 41000 emplois nets créés. Cela veut dire que la configuration de l’emploi telle qu’elle existait au début de la décennie 2000, lorsqu’il se créait jusqu’à 400 000 emplois par an, est en train de changer complètement. Même si, globalement, et comme le relève le HCP, la qualité de l’emploi laisse encore à désirer, progressivement une certaine «décantation» s’opère en faveur des emplois sinon de qualité, tout au moins avec rémunération. Il est significatif à cet égard que le secteur primaire, où prédominent les «Aides familiales», est celui qui, sur la période de l’enquête, n’a créé aucun emploi, que ce soit dans le rural ou le milieu urbain. Ce secteur en a même perdu (dans les deux milieux) 27 000 emplois.

Rigidité à la baisse du chômage

En revanche, l’industrie (qui comprend l’artisanat), après des pertes annuelles moyennes de 34 000 postes en 2012 et 2013, a réussi à créer 16 000 emplois nets, principalement dans les industries alimentaires et de boissons. C’est le cas aussi du BTP, gros secteur employeur, mais qui a perdu beaucoup d’emplois entre 2011 et 2013 : -33 000 postes en moyennes annuelles. En 2014, il a cependant recommencé à employer (+45 000 emplois nets) et au troisième trimestre 2015, il a créé 25 000 postes. Malgré tout, ce secteur, comme l’agriculture, forêts et pêche, ne pourra pas rester longtemps la deuxième locomotive de l’emploi. Le sous-emploi y est très élevé (17,7%), ce qui indiquerait que les actifs qui y travaillent n’attendent qu’une occasion pour filer ailleurs.

Tout cela montre bien que si d’autres secteurs ne prennent pas le relais du primaire et du BTP, le taux de chômage demeurerait rigide à la baisse, alors même que le taux d’activité ne cesse de diminuer.