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Affaires

Les effets de la réforme du transport de marchandises tardent à  se faire sentir

Deux ans après l’entrée en vigueur de la nouvelle loi, l’Office du transport reste l’acteur incontournable du marché

Les entreprises se réorganisent timidement et l’activité de commissionnaire peine à voir le jour.

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La loi 16/96 libéralisant le transport de marchandises fait parler d’elle. Presque deux ans après son entrée en vigueur, les professionnels sont divisés quant à son impact sur la réorganisation et la dynamisation du secteur.
Pour comprendre le pourquoi de cette polémique, il faut d’abord rappeler les trois principaux objectifs fixés par cette loi : l’intégration dans le circuit légal du parc informel, notamment des camions de moins de 8 tonnes (environ 30 000 sur le marché), la suppression du monopole de l’ONT (Office national du transport) sur le fret et l’encouragement à la création de nouvelles entreprises de commissionnaires.
Sur le plan de l’organisation du secteur, les services du ministère de tutelle qui suivent de près le mouvement du parc par le biais des délégations régionales et provinciales, sans nier les difficultés, estiment que les effets de la loi sont globalement positifs.

La formation en logistique fait défaut
D’après les dernières statistiques, le nombre d’entreprises inscrites sur les registres du ministère s’élève à 12 365. Bien sûr, ces entreprises sont de taille inégale, mais la tendance au regroupement des camionneurs en petites coopératives serait enclenchée, y compris chez les moins de 8 tonnes qui n’étaient soumis pratiquement à aucune contrainte particulière. Sur un parc total de 38 500 véhicules inscrits au registre du commerce, 18 000 viennent du secteur informel, selon le ministère du Transport.
En revanche, s’agissant de la fin du monopole de l’ONT, on ne peut pas vraiment
dire qu’aujourd’hui celui-ci est confronté à une réelle concurrence de la part des nouveaux arrivants. Tout en se préparant à se transformer en société anonyme, l’office, qui sera rebaptisé SNTL (Société nationale de transport et de logistique), continue d’être le passage obligé pour beaucoup de transporteurs.
Certes, officiellement, 23 entreprises nouvelles ont vu le jour dans cette activité de commissionnaire entre le producteur et le transporteur mais, vérification faite, les quatre, par exemple, qui ont élu domicile à Casablanca sont des filiales de transporteurs ou de transitaires déjà existants. Une telle démarche leur permet d’investir dans une activité complémentaire à la leur. C’est le cas de Comap Meto, la seule entreprise appartenant à un Marocain, Taoufik Bennani. Celui-ci regrette que l’activité de commissionnaires n’émerge pas vraiment, en raison des critères d’accès à la profession qu’il juge trop sévères. Les deux facteurs qui bloquent le développement de cette activité, semblent être, d’une part, la fixation à 500 000 DH de la caution bancaire, laquelle décourage les prétendants, et, d’autre part, la quasi absence d’établissement de formation en logistique

Sur un total de 30 000 camions de moins de 8 tonnes, seuls 18 000, aujourd’hui, sont sortis du secteur informel.