Affaires
Les dons étrangers aux associations marocaines continuent de croître malgré la crise
En 2012, 354 associations ont reçu 175 MDH pour financer des projets au niveau national, régional et local. Le poids des contributions directes au budget dans le financement extérieur en recul depuis 2007.
La crise financière a touché une grande partie des secteurs productifs, et donc lucratifs, du Maroc, comme partout ailleurs. Mais a-t-elle également impacté les aides accordées par les organismes internationaux en faveur du secteur associatif ? La réponse se trouve du côté du Secrétariat général du gouvernement (SGG). Dans son rapport d’activité de 2012, le SGG indique que les aides étrangères accordées à des projets associatifs marocains se sont élevées à 175,6 millions de dirhams durant l’année 2012, contre 145,7 millions de DH en 2011. L’aide au développement en provenance de l’étranger a donc progressé de 20,5%, ce qui signifie que même en temps de crise, le soutien financier aux projets associatifs marocains ne s’est pas essoufflé. Ce sont 354 associations, 88 associations nationales, 121 régionales et 145 locales, qui en ont bénéficié contre 352 en 2011. Les ressources financent une diversité de projets dans des domaines multiples, notamment les infrastructures rurales, la protection sociale, la santé, l’appui à l’action associative, la protection des animaux et de l’environnement, la promotion des droits de la femme et la lutte contre la violence, les droits de l’Homme, les activités culturelles, le développement social et économique et les activités éducatives et scientifiques. Ces orientations n’ont pas évolué par rapport à 2011.
En 2011, la BIRD a été la principale pourvoyeuse de dons au Budget
A cette aide directement attribuée aux associations marocaines, s’ajoutent les dons reversés à la Direction du budget du ministère de l’économie et des finances. Dans son rapport d’activité 2011, on relève en effet que 120,53 millions de DH de dons ont été comptabilisés en 2011, soit légèrement moins que le montant global accordé aux associations directement (145,7 MDH en 2011). La direction du Budget a ainsi bénéficié de dons conclus avec la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD), la Banque africaine de développement (BAD) et le Fonds international de développement agricole (FIDA) pour des montants respectifs de 57,97 MDH, 45,56 MDH, 12,73 MDH et 4,26 MDH. Toutes ces contributions n’ont représenté que 3% des financements extérieurs versés à la direction du Budget. Le don accordé par la BIRD ne pèse par exemple que 1% du financement total accordé par le bailleur de fonds au Maroc. Les 99% restants, soit 3,95 milliards de DH, ont été accordés au Maroc sous forme de prêts. En 2011, ces dons ont participé au financement d’un projet de préparation à l’intégration des changements climatiques au Plan Maroc Vert, d’un projet de coordination régionale d’amélioration de la gestion des ressources en eau, du programme de développement agricole de Taza, de l’appui technique au développement des infrastructures d’irrigation, et de la mise en place d’une stratégie de développement de l’enseignement et de la formation privés.
Habituellement principal pourvoyeur de dons au Maroc, l’Union européenne n’avait signé avec la direction du Budget ni accord de prêt ni de dons au titre de l’année 2011. En 2010, en revanche, elle avait contribué au volume de dons à hauteur de 2,08 milliards de DH. Grâce à cette importante contribution de l’UE, le volume global des dons transférés en 2010 avait atteint 2,35 milliards de DH. Cette même année, la diversité des bailleurs de fonds tranchait avec 2011. En 2009, la coopération belge avait versé 145,60 MDH, le Japon 57,60 MDH, la France 11,16 MDH, la BIRD 32,32 MDH, la BAD 8,42 MDH et le Fonds arabe de développement économique et social (FADES) 8,70 MDH. Cette année-là, les dons représentaient 30% des financements extérieurs de la direction du Budget. Si l’on revient plus en arrière encore, par exemple en 2007, l’on constate la forte diminution des dons accordés au Budget. A cette époque, ils pesaient en effet près de 45% des financements extérieurs alors que les prêts concessionnels représentaient près de 44% et les prêts «hautement concessionnels» près de 11%. Il est évident que les niveaux de dons sont encore (et le resteront) loin des montants de prêts accordés au Maroc. A titre de comparaison, le Maroc avait signé en 2011 neuf accords de prêts pour 4,15 milliards de dirhams.