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Les crédits immobiliers tirent leur épingle du jeu en 2011
Ils progressent de 9.34% dans un marché global du crédit qui plafonne à 7%. Les crédits habitat et ceux octroyés aux promoteurs immobiliers affichent néanmoins des hausses bien moindres qu’il y a trois ans en raison du ralentissement du secteur.
Les crédits immobiliers tiennent le cap. Dans un marché du crédit, toutes catégories confondues, dont l’encours plafonne à 7% de croissance, à fin novembre 2011, les financements qui ont profité à la pierre enregistrent, eux, une hausse de près de 9,34%, à 208 milliards de DH, soit plus de 31% de l’encours des crédits à l’économie. De manière linéraire leur taux de croissance dépasserait les 10% en 2011.
Cette croissance qui, il faut le dire, est bien en deçà du rythme affiché pendant les années fastes du secteur (+36% au titre de la seule année 2008), est le fait de rythmes de croissance globalement homogènes autant de l’encours des prêts accordés aux particuliers (crédit habitat), que des financements octroyés aux promoteurs immobiliers. De fait, l’encours des premiers enregistre une hausse de 9,9%, à 137,4 milliards de DH.
Parmi les professionnels, les avis sont partagés quant à l’appréciation de cette dernière progression. En effet, certains jugent qu’en termes relatifs la hausse du crédit habitat reste appréciable, même si elle dénote d’une poursuite du ralentissement de la croissance enclenchée il y a trois ans. «Il est difficile de réaliser des taux de croissance à deux chiffres sur les niveaux conséquents d’encours actuels», argumente de fait un banquier. Mais d’autres avis jugent que le ralentissement des transactions au niveau du marché a clairement ralenti la croissance des financements en raison de l’attentisme de la demande. D’ailleurs, «en termes de nombre de dossiers, la tendance est clairement à la baisse. De fait, la hausse de l’encours est surtout le fait de l’augmentation du montant des crédits individuels concomitamment à la hausse des prix de l’immobilier», raisonne un banquier.
Dans ce contexte, il n’y a pas eu de variations notables des taux de financement. Selon les données recueillies auprès des réseaux commerciaux des banques, les taux variables démarrent à 5,5% quand les taux fixes peuvent aller jusqu’à 6,5%. Selon les relevés trimestriels de Bank Al-Maghrib, il y a même lieu de parler de baisse puisque les taux moyens des crédits immobiliers sont passés de 6,35% début 2011 à 6,17% au troisième trimestre de l’année.
Quant aux crédits octroyés aux promoteurs immobiliers, avec une croissance de 8,3%, leur encours s’établit à 70,5 milliards de DH. «Encore heureux qu’il y ait croissance, étant donné les précautions prises par les banques sur l’immobilier suite aux difficultés rencontrées par certains projets», fait remarquer un professionnel. A ce titre, ce sont manifestement les promoteurs de moyenne et grande taille qui semblent tirer l’encours à la hausse. Car, parmi les petits promoteurs immobiliers, constitués en entreprises individuelles, il y a bel et bien eu recul de l’encours de crédits qui a baissé de 8,1%, à 24,9 millions de DH. Dans ce sillage, les banques continuent d’être nettement plus exigeantes en termes de conditions de financement. De fait, «si elles pouvaient aller à des quotités de financement de 90% auparavant, elles n’atteignent actuellement ce niveau que si le promoteur est déjà propriétaire de son terrain. A défaut, les banques ne vont pas au delà de 50%», illustre un chef d’agence. Ce resserrement s’accompagne de hausses des taux, comme le rapportent les promoteurs. Ces taux s’établissent entre 7 et 8%.