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Affaires

Les consortiums d’exportation s’organisent en association

L’Association marocaine des consortiums d’entreprises compte 30 membres, dont 13 opèrent dans le textile et l’agroalimentaire.
Un plan d’action a été soumis au ministère du commerce extérieur pour validation.
Le regroupement des entreprises en consortium a favorisé une hausse significative de leur chiffre d’affaires.

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C’est en quelque sorte une union des unions. Les consortiums marocains d’exportation s’organisent. Ils viennent de créer leur Association marocaine des consortiums d’exportation (AMCE) dont l’objectif, explique Mohamed Alaoui, son président, est de permettre une cohésion des structures existantes et ceux qui sont en voie de composition et de devenir un acteur clé de la promotion des exportations. La toute jeune association planche actuellement sur l’élaboration de son plan d’action qui sera soumis au ministère du commerce extérieur. Les détails seront dévoilés après l’aval du département de tutelle. Cependant, on retiendra que la volonté de ce groupement est «de développer des projets constructifs comme aider à la création de marques marocaines et asseoir leur notoriété à l’international ou encore améliorer l’offre exportable marocaine». Et pour cela, l’AMCE envisage la mise en place de nouvelles stratégies de partenariat mobilisant tous les consortiums marocains. Ceux-ci sont aujourd’hui au nombre de 30 dont vingt opérationnels et 11 en cours de constitution ou de démarrage. Ce qui représente, selon l’AMCE, environ 120 entreprises employant près de 14 000 collaborateurs.
Répartis à travers dix villes du pays (Casablanca, Rabat, Fès, Essaouira, Taroudant, Agadir, Mohammédia, Tanger, Tiznit et Méknès), ces consortiums regroupent des exportateurs des secteurs du textile-habillement, de l’électricité, de la mécatronique, du tourisme, des matériaux de construction, de la communication, de l’agroalimentaire et du cuir. Les secteurs du textile et de l’agroalimentaire arrivent en tête avec respectivement 7 et 6 consortiums dont certains en cours de constitution.

Les membres d’Ateliance, consortium de textile, enregistrent une hausse de 10% de leurs exportations

Globalement, les consortiums opérationnels reconnaissent que l’impact du regroupement est positif pour l’activité de l’ensemble des membres. Ces derniers peuvent, en effet, mutualiser des moyens communs pour produire, acheminer, faire du marketing ou vendre en commun. On trouve par exemple des entreprises de textile qui produisent qui le fil, qui le tissu, qui la façon et qui regroupent leur travail, s’imposant en tant qu’interlocuteur unifié vis-à-vis des donneurs d’ordre.
Cette mutualisation, entamée au début des années 90, a donné des résultats intéressants. Toutefois, plusieurs consortiums ne souhaitent pas divulguer leur résultats. Certains se contentent de souligner que «ce n’est que le démarrage et qu’il faut encore attendre…», d’autres, en revanche, n’hésitent pas à faire le bilan de leurs premières années d’activité. C’est le cas d’Ateliance, consortium de huit entreprises textile implantées à Salé (Crystal Martin Maroc, Gamma Design, Jeans Wash, AGZ, Marotex, Confetex Albo et A2M Sourcing) créé en 2007. Travaillant exclusivement avec des donneurs d’ordre britanniques, ces entreprises ont pu décrocher des commandes avec des distributeurs français et des confirmations de la part de groupes espagnols à réaliser pour l’année 2011. Certes, elles n’ont pas pu les concrétiser cette année, mais, explique-t-on, c’est en raison de la crise que subit le marché espagnol. D’ailleurs, les difficultés conjoncturelles ont induit une baisse du chiffre d’affaires du consortium qui est passé de 250 MDH en 2008 à 180 millions en 2009. Pour l’année en cours, il table sur un chiffre d’affaires de 190 MDH, soit une amélioration de 5,5%. De manière globale, les entreprises membres ont enregistré une augmentation de 10% de leurs exportations depuis le démarrage du consortium.

La confiserie s’organise pour contrer les produits turcs

Pour un autre consortium textile, dont les responsables préfèrent s’exprimer sous l’anonymat, la hausse est estimée à 15%. Celle-ci sera plus importante en 2010-2011 dans la mesure où des contrats ont été conclus avec  des donneurs d’ordre américains.
Dans le secteur de l’agroalimentaire, Uniteam, le premier consortium, regroupant trois importantes entreprises de la biscuiterie, chocolaterie et confiserie (Maghreb Industries, Aiguebelle et Michoc) a permis à ses membres d’aller sur des marchés nouveaux. Le consortium a étécréé au début de l’année 2009, ses membres ont mené des actions de prospection à Dubai, en Afrique, aux Etats-Unis et dans certains pays européens qu’ils n’avaient pas ciblés auparavant. Pour la première année d’activité, les membres annoncent, sans divulguer aucun chiffre, qu’un «important travail de prospection a été réalisé et que le consortium a permis la création de synergies au niveau de la logistique et de la complémentarité de l’offre». Ils précisent, par ailleurs, que l’objectif en 2010 est de positionner les entreprises sur des marchés face à la concurrence turque.
Par ailleurs, le consortium de Meknès pour l’exportation de l’huile d’olive, créé en 2009, a pu mener quelques actions dans des salons étrangers pour présenter l’offre de ses membres. Des contrats qualifiés d’intéressants ont été décrochés, mais le consortium estime qu’il est trop tôt pour avancer des performances précises.