Affaires
Les consortiums d’exportation séduisent les industriels
16 consortiums d’exportation sont juridiquement créés et 11 opérationnels.
Le textile plus impliqué mais d’autres secteurs suivent comme la plasturgie l’agroalimentaire, l’industrie mécanique.

«Tout va bien !», c’est ce que répondent en chœur les professionnels du textile et habillement qui ont pris part dès 2003 à la création de consortiums d’exportation, pour couper court à certaines rumeurs sur d’éventuelles difficultés. Tout est parti du retrait de deux entreprises textiles du consortium Charm’in Mod créé en 2003. Ce qui fut interprété par certains comme une dissolution du consortium, voire comme un échec de l’expérience. Or, selon un membre du consortium, «il s’agit d’un simple retrait pour des raisons tout à fait fondées». Ainsi, il est expliqué que l’une des deux entreprises concernées a quitté le groupe car elle a déposé le bilan tandis que l’autre ne pouvait, pour des considérations stratégiques, suivre le rythme de développement du consortium.
Il ne s’agit donc que d’une fausse alerte, mais si l’aventure des deux ex-membres de Charm’in Mod s’arrête là, il est intéressant de savoir où en sont les autres consortiums. Combien y en a-t-il aujourd’hui ? Quels sont les secteurs industriels concernés ?
Selon Abdelali Berrada, consultant auprès de l’Onudi (Organisation des nations unies pour le développement industriel), qui s’occupe particulièrement de la question, «l’expérience a très bien pris contrairement à ce qu’avancent certains». Pour étayer ses propos, il précise qu’aujourd’hui il existe déjà 16 consortiums dont 8 sont juridiquement créées, 6 au stade des dernières formalités administratives (ce qui n’a pas empêché la réalisation de certaines actions commerciales) et deux projets en cours de constitution dans les secteurs de la chaussure et du tourisme.
Plusieurs secteurs d’activité, onze environ selon le consultant de l’Onudi, sont concernés. On cite notamment le bâtiment et matériaux de construction, la tannerie, le textile et habillement, l’agro-alimentaire, la plasturgie, la marbrerie, les technologies de l’information et l’industrie de la mécanique. Et M.Berrada d’ajouter que «les consortiums d’exportation ont permis de diversifier la production industrielle et de mettre en valeur certaines régions comme Essaouira et Taroudant où ont été créés des consortiums d’exportation d’huile d’argan». Mais, c’est incontestablement l’industrie du textile qui est aujourd’hui la plus avancée dans ce domaine puisqu’elle compte sept consortiums d’exportation déjà opérationnels avec à leur actif plusieurs actions promotionnelles.
Founoun, consortium du linge de maison, est en tête
Parmi les consortiums textiles constitués, certains ont fait preuve d’une grande agressivité commerciale. Ils ont participé à plusieurs salons professionnels de renommée, notamment le Magic Show à Las Vegas (USA), Index (Italie), Intersélection (France) ou le Fatex (Espagne). Le consortium d’exportation de textile de maison Founoun s’est démarqué. Il a conçu et construit un grand stand, élaboré un catalogue de ses produits, s’est même doté d’un logo et a déjà développé une collection. Des actions qui, soulignent les industriels, exigent beaucoup de travail et surtout des moyens financiers conséquents. Rappelons-le, parmi les mesures d’encouragement à la création des consortiums, le gouvernement a mis en place un fonds de promotion géré par l’Asmex (Association marocaine des exportateurs). Ainsi, les consortiums, sélectionnés par un comité de pilotage, peuvent bénéficier d’une enveloppe de 200 000 DH par an sur une durée de trois années pour financer leur plan marketing. Par ailleurs, un budget de 100 000 DH est mis à leur disposition pour financer les investissements de constitution du consortium. Deux dossiers déposés par des consortiums textiles sont actuellement en cours de validation à l’Asmex.
Selon les industriels du textile, les consortiums d’exportation sont finalement bénéfiques pour le secteur «dans la mesure où ils permettent aux entreprises même petites d’accéder aux grands marchés et aux grands donneurs d’ordre».
Outre leur apport commercial, ces structures ont contribué à la mutualisation des coûts de nombreuses charges. Cependant, les industriels du textile soulignent qu’ils souffrent de «l’attitude de certains banquiers qui ne sont pas toujours souples en ce qui concerne l’octroi de crédits»
