Affaires
Les Conseils régionaux du tourisme réclament davantage de moyens
Les CRT veulent être reconnus comme les vecteurs du développement touristique dans les régions. Leur budget de fonctionnement dépend du bon vouloir des élus locaux.

C’est probablement la première fois, en tout cas depuis bien longtemps, que les Conseils régionaux du tourisme (CRT) se donnent rendez-vous d’une façon si formelle. Mercredi 22 avril, sur les 10 CRT que compte le Royaume, 8 se sont en effet réunis à Rabat et ce, à l’initiative du président du CRT de Tanger-Tétouan, Mustapha Boucetta, et sur invitation de My Lahbib Alaoui, président du CRT de Rabat et région. Seuls ceux du Tadla-Azilal et de Casablanca n’étaient pas représentés – ce dernier, malgré son agenda, a tout de même fait savoir qu’il était partie prenante de l’initiative. Ainsi réunis, ils ont d’abord souhaité réaffirmer leur rôle de locomotive pour le développement et la promotion touristique des régions en conformité avec la Vision 2010 dont ils sont issus, les premiers CRT ayant été créés en 2000. A l’ordre du jour de cette «première réunion de concertation et d’échanges», plusieurs problématiques ont été soulevées, notamment en matière de gouvernance. «La Vision 2020 prévoyait la création d’Agences de développement touristique (ADT) et le renforcement des CRT mais rien n’a été fait», déclare ainsi Nadia Benslimane, directrice du CRT de Rabat et région. Rassemblés sous la houlette de la Confédération nationale du tourisme (CNT), ces structures s’estiment également peu soutenues par cette dernière. «Nous n’avons jamais été en contact avec ses représentants. Ces derniers ne nous défendent pas», ajoute un responsable présent à la réunion.
Les responsables seront reçus par les autorités de tutelle dans les prochains jours
Sans surprise, la question du manque de moyens a également été soulevée. «Il y a des CRT qui arrivent à fonctionner, même avec peu de moyens. D’autres n’ont pas les moyens de s’offrir un local approprié ou de recruter», regrette Mme Benslimane. «Il y a des CRT riches et des CRT pauvres», résume M. Boucetta. Dans les faits, ils bénéficient d’un financement dédié à la promotion accordée par l’Office national marocain du tourisme (ONMT). «Le niveau des ressources versées par l’ONMT est fonction, entre autres, des capacités litière et aérienne, alors que d’autres critères doivent être pris en considération», réclame ainsi Mme Benslimane. Outre le financement accordé par l’office, les dépenses liées au fonctionnement dépendent quant à elles du soutien financier que peuvent – ou veulent bien – accorder les collectivités locales. A ce jeu-là, les CRT ne jouent pas sur un pied d’égalité et c’est justement là que le bât blesse. A l’heure actuelle, les budgets de fonctionnement varient d’une structure à l’autre, de 400000 DH à plus de 10 MDH.
A l’issue de cette première réunion, une série de recommandations a été établie, qui inclut la pérennisation des financements, la standardisation des statuts et règlements intérieurs et la mise en place d’un «Comité de suivi et de coordination inter-CRT». Les représentants se sont ainsi promis de se revoir sur une base régulière, à raison d’une fois par mois. En attendant, ils s’apprêtent à être reçus dans les prochains jours par le ministre du tourisme, Lahcen Haddad, puis par le DG de l’ONMT, Abderrafie Zouiten.
