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Les chaussures marocaines "Rêve d’un jour" partent à  la conquête des marchés japonais et américain

Un magasin de l’enseigne ouvrira ses portes à  Tokyo d’ici fin 2010 et des donneurs d’ordre nippons intéressés.
Des contrats sur le point d’être signés avec une centrale d’achat américaine.
L’entreprise dispose de ses propres stylistes et développe ses modèles en interne.

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Exporter aux Etats-Unis et au Japon ? Ces marchés ne sont généralement pas des clients traditionnels du Maroc, habitué à faire l’essentiel de son commerce avec l’Europe, à plus forte raison quand il s’agit de chaussures. Pourtant, des PME marocaines tentent le coup, et ce, pour leur première diversification vers l’implantation de la marque à l’étranger.
C’est le cas de l’enseigne marocaine «Rêve d’un jour», spécialisée dans la fabrication et la vente de haut de gamme. Jusqu’ici uniquement présente au Maroc, avec deux magasins à Casablanca et Rabat, la marque va avoir pignon sur rue à Tokyo. Selon les responsables de la Société nouvelle de l’industrie de la chaussure (Sonic), créatrice de la marque en 2005, la boutique de Tokyo ouvrira ses portes avant la fin de l’année. Le magasin, dont l’investissement n’est pas dévoilé, sera réalisé en partenariat avec un opérateur japonais et proposera les mêmes modèles que ceux disponibles dans les points de vente locaux. Il s’agit, en l’occurrence, de collections haut de gamme commercialisées à des prix tournant autour de 1 000 DH la paire.
Il faut dire que Sonic, fondée en 1978 et dont l’usine est située dans la zone industrielle de Sidi Maârouf, n’en est pas à sa première commande pour ce marché puisqu’elle fabrique des modèles, depuis plusieurs années, pour des donneurs d’ordre étrangers, principalement européens, qui, eux, réexportent au Japon. «Aujourd’hui, nous avons l’opportunité d’exporter directement sans passer par des intermédiaires et à des prix compétitifs puisqu’il n’y aura plus de commissions», se réjouit le PDG de la société, Azdine Berrada. Parallèlement à l’ouverture de sa boutique de Tokyo, Sonic est en train de fructifier des  contacts noués avec des opérateurs japonais, à l’occasion d’une mission de Maroc Export. Elle réalise actuellement une collection de 60 modèles de chaussures pour femmes qui seront exposées prochainement dans un salon organisé au Japon toujours. Cela dit, M. Berrada s’empresse de préciser que l’accès au marché nippon n’est pas aussi facile puisque les donneurs d’ordre sont très exigeants sur la qualité même s’ils ont l’avantage d’être assez souples en matière de prix.

Couleurs vives et grandes pointures pour le marché américain

Le pays du Soleil levant n’est pas le seul débouché des exportations de Sonic puisque l’entreprise s’attaque également aux Etats-Unis. Grâce au programme New business opportunities (NBO) mis en place en 2006 pour encourager les opérateurs du textile et cuir à exporter dans ce pays, le chausseur a eu des contacts sérieux en marge de deux salons professionnels américains auxquels il a participé. Aujourd’hui, l’entreprise s’apprête à signer un contrat avec une grande centrale d’achats dont le nom est pour le moment gardé secret. Selon Azdine Berrada, ce partenariat permettra de distribuer les collections dans plusieurs grands magasins à travers tous les Etats-Unis.
Mais avant d’arriver aux vitrines de ces magasins, les collections doivent être validées par les différents donneurs d’ordre qui ont passé plusieurs petites commandes pour les tester auprès de la clientèle. «Les collections que nous développons actuellement avec l’aide de stylistes étrangers ne peuvent être écoulées que sur le marché américain car les couleurs sont assez spéciales, notamment rouge, jaune ou fushia et les pointures sont plus grandes que ce que nous fabriquons d’habitude pour la clientèle européenne par exemple», explique M. Berrada. Il ajoute aussi que son entreprise doit répondre à une autre exigence : celle du produit fini. Contrairement aux clients européens qui passent encore des commandes de sous-traitance, les donneurs d’ordre américains exigent un produit fini haut de gamme totalement conçu par le fabricant qui doit développer ses propres modèles. Sonic se dit prête, grâce à un programme d’investissement continu, à s’attaquer à ce marché. Même s’il reste discret sur le volume et la valeur des commandes, le dirigeant souligne que les opportunités d’exportations sont importantes.

80% de la production pour la femme

Ce positionnement sur le marché américain s’inscrit dans la stratégie de diversification de l’entreprise qui, depuis sa création en 1978, a exclusivement travaillé avec les donneurs d’ordre européens, italiens en particulier. A l’origine fabricant de chaussures de ville et de sport pour les deux sexes, Sonic a fait le choix, quelques années plus tard, de concentrer son activité sur la production des chaussures pour femmes exportées essentiellement vers les marchés français, italien et espagnol, outre certains pays africains.
Aujourd’hui, 80% de la production (1 000 à 1 200 paires par jour) est constituée de modèles pour femmes et les 20% sont destinés aux hommes. «Ce choix s’est avéré plus judicieux, même si cela demande beaucoup d’efforts de créativité, car la femme achète des chaussures plus souvent que l’homme ; en moyenne, 4 paires par an», explique M. Berrada.