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Les banques commerciales continuent de se battre pour préserver leur part de marché

Attijariwafa Bank et BMCE BOA sont toujours en tête du classement que ce soit sur les dépôts ou les crédits. Toutefois, elles sont en perte de poids, cédant la place au CIH principalement n L’évolution de l’encours des crédits reste insatisfaisante.

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L’activité commerciale des 10 banques commerciales que compte le secteur, CFG Bank et Al Barid Bank compris, connaît une certaine décélération ; les établissements bancaires se livrant à une rude concurrence en vue, au moins, de préserver leur part de marché. Sur le plan national, les banques ont totalisé un encours de dépôts de 742 milliards de DH à fin juin 2019, en hausse de 4,3%, par rapport à la même période de l’année précédente. L’encours des crédits, lui, a affiché une progression de près de 5%, pour atteindre 686 milliards de DH.

Attijariwafa bank et BMCE BOA disposent de près de la moitié des dépôts, soit 48,8% et un montant de 362 milliards de DH et ce, en dépit d’une baisse de l’encours auprès de la seconde banque de près de 3%. Bien qu’elles soient en tête du podium, ces deux banques ont continué à perdre des points de leur part de marché, cédant du coup la place aux autres, dont notamment le CIH. En effet, depuis l’entame de sa mue, la banque n’a eu de cesse d’innover en vue de séduire davantage de clientèle. Elle a même dédié des offres spéciales aussi bien aux jeunes qu’aux femmes. Elle a offert la gratuité des frais de tenue de compte et a aussi supprimé les dates de valeur. D’ailleurs, sur les dépôts, la banque a propulsé son encours de 19% pour l’établir à 37,8 milliards de DH. La part de marché, elle, a augmenté de 6 points de base à 5,1%, soit presque le même niveau que CDM (5,6%). En face, Al Barid Bank se défend avec un poids de 7,1%, soit un encours de dépôts de 54 milliards de DH. Cette banque, forte de ses 6 millions de clients, doit ses performances commerciales d’abord à son large réseau de 1 800 points couvrant tout le pays. Ensuite à ses efforts déployés en matière d’éducation et d’inclusion financière, ainsi qu’au déploiement des canaux digitaux dans sa stratégie de développement.

Il n’en demeure pas moins que, par catégorie de dépôts, les ressources à vue restent les plus prédominantes avec un poids de 61%. Pendant le semestre passé, seul CAM a fait évoluer l’encours de ses dépôts à vue en territoire négatif, marquant une baisse de 1,4% à 35,5 milliards de DH. La hausse la plus marquante est celle du CIH avec 21,2% à 20,6 milliards de DH. Par ailleurs, alors que Attijariwafa Bank a situé son encours des dépôts non rémunérés à 151 milliards de DH (+5,6%), celui de sa concurrente directe, BMCE lui a fait gagner 1,5% à 75 milliards et la BMCI de 7,6% à 31 milliards. Toutefois, certaines banques ont été plus agressives côté comptes sur carnet ou encore les dépôts à terme, à l’instar de BMCI qui a porté son encours des comptes bloqués de 50% à 5,7 milliards de DH, ou encore CAM qui l’a hissé à 25 milliards, en croissance de 33%. Il faut dire que dans un contexte de manque d’opportunités d’investissements, les clients sont souvent dirigés vers les placements lucratifs. D’où «la réorientation de certains clients du marché actions ou produits de taux vers les produits de placement bancaires ou de bancassurance», explique une source bancaire. Sur les crédits, la situation reste la même. Le trio Attijariwafa Bank, BMCE BOA et BCP engrange, à lui seul, plus de 60% de l’encours global. Cela dit, l’encours des prêts d’ATW a augmenté de 6,7% à 200,4 milliards de DH, quand celui de la BCP a reculé de 2,5% à 100 milliards. En revanche, la BMCE l’a maintenu en stagnation à 113 milliards. Il faut dire que la baisse des crédits de trésorerie et à la consommation, conjuguée au retrait des prêts à l’équipement de 6,8% et 3,5%, ont été compensés par la hausse de 2,5% des crédits immobiliers.

«Globalement, dans un contexte où la relance des investissements se fait toujours attendre, notamment dans les secteurs phares tels que le BTP, les banques ne financent que peu les entreprises, en raison du coût du risque toujours élevé, mais également à cause d’une demande assez léthargique», déclare notre source. Ce qui explique la stagnation de l’encours des crédits à l’équipement à près de 180 milliards de DH. Ce constat est valable pour l’ensemble des banques, à l’exception du CIH dont l’encours des crédits aux entreprises s’est amélioré de 68% à 4,7 milliards de DH.

De même, pour les crédits immobiliers, dont l’encours a totalisé 230 milliards de DH environ, soit une hausse de 2% seulement. En cause, des mises en chantier en décélération et des ventes de biens immobiliers qui se font au compte-gouttes. En tout cas, il n’y aurait pas de changements majeurs dans la structure des ressources/emplois des banques, encore moins concernant leur évolution, sauf si le PLF 2020 apporte des éléments incitatifs à la reprise des investissements et donc à la relance de la machine économique.

Com’ese

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