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Les applications d’appels gratuits mettent sous pression les opérateurs des télécoms

Le nombre d’utilisateurs de ces services pourrait augmenter avec la 4G. L’ANRT se concertera avec les opérateurs sur les moyens réglementaires pour encadrer ces technologies.

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L

es applications d’appels gratuits sont le nouveau casse-tête des opérateurs télécoms. Le nombre d’utilisateurs des over-the-top service (OTT) -ou service par contournement- comme WhatsApp, Skype et Viber augmente régulièrement. D’après les estimations des opérateurs, il est équivalent au nombre de personnes équipées d’un Smartphone. Soit plus de 7,4 millions à fin 2013 selon l’enquête annuelle de l’ANRT sur l’usage des technologies de l’information et de la communication (TIC) au Maroc. Ce nombre est censé augmenter suite au lancement de la 4G qui offre un débit puissant permettant d’améliorer la qualité des appels établis via les OTT, et du fait de l’arrivée sur le marché des opérateurs asiatiques proposant des Smartphones bon marché.

Pour se prémunir contre ces OTT, «certains opérateurs s’arrangent pour détériorer la qualité des appels effectués via ces applications, voire empêcher leurs clients de les utiliser et cela en bloquant l’accès», explique un spécialiste des télécoms et de la sécurité informatique. Ils ont également engagé des politiques promotionnelles très agressives, en l’occurrence les forfaits illimités, et les packages de recharge à bas prix.

La baisse des prix n’a aucun impact sur l’utilisation des OTT

Mais tous ces efforts n’ont pas permis de faire stagner le nombre des utilisateurs de ces applications. Et pour cause, le coût de revient des appels effectués via WhatsApp, Viber ou autres est nettement plus bas que le coût facturé pour les appels mobiles classiques, principalement en ce qui concerne les appels à l’étranger. Notons que les appels réalisés via les logiciels ne sont pas à 100% gratuits, car pour utiliser ce type de service, le client doit avoir accès au service Internet fourni par un opérateur de télécommunication. Selon l’ANRT, «il n’existe pas pour le moment de statistiques sur le manque à gagner lié à l’utilisation des ces applications mobiles, ni sur une éventuelle compensation par le trafic Internet». En revanche, les équipes du régulateur confirment que ce dossier fait partie des priorités du secteur. D’ailleurs, la note d’orientation générale pour le développement du secteur des télécommunications à l’horizon 2018 (NOG 2018) a consacré toute une partie aux risques liés aux OTT de façon générale. «L’agence poursuit également ses échanges avec les opérateurs sur ces aspects au niveau interne, et suit les évolutions et les tendances réglementaires internationales en la matière», confirme-t-on du côté de l’agence. Dans cet esprit, le régulateur lancera une réflexion en concertation avec les parties concernées sur la convergence des réseaux et des services et le passage au tout numérique, qui pourrait traiter également des questions en relation avec la neutralité du Net et la réglementation pouvant encadrer, le cas échéant, les OTT.