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L’équipement automobile affiche un léger rebond de 3.3% en 2013
Les exportations globales de l’industrie automobile ont crû de 23% par rapport à 2012, à 30,9 milliards de DH. Le secteur profite principalement du doublement des capacités de production de l’usine de Renault.

En dépit de la crise qui persiste dans les pays des donneurs d’ordre, l’année 2013 a été porteuse dans l’ensemble pour l’industrie automobile marocaine. Les exportations ont crû de 23% par rapport à l’année 2012, franchissant la barre des 30 milliards de DH. Toutefois, en approfondissant l’analyse par compartiment, l’on s’aperçoit aisément que les différents segments de l’industrie ne participent pas tous à cette performance dans les mêmes proportions. L’activité des équipementiers -hors construction automobile- affiche un léger rebond alors que les autres segments de l’industrie seraient même en train d’émettre des signes d’étiolement.
En effet, d’après l’état des produits remarquables confectionnés par l’Office des changes, hors construction automobile, les équipementiers auront exporté en 2013 quelque 18,4 milliards de DH contre 17,8 en 2012, soit à peine 3,5% de hausse. Le segment de la construction automobile se trouve ainsi principalement à l’origine de la hausse remarquable des exportations. A l’origine, les voitures de tourisme ont bondi de 70%, à 9,5 milliards de DH contre 5,6 milliard en 2012, suite au doublement de la production de Renault. Les véhicules industriels totalisent 2,9 milliards DH contre 1,7 milliard. Ces deux types de véhicules ont rapporté plus de 12,5 milliards de DH sur les 30 milliards qu’a réalisés le secteur, ce qui représente une part de 40,5%. Au demeurant, la construction reste la locomotive en termes de valeur exportée. Elle «entraîne dans son sillage les autres segments surtout ceux de la première monte (calandre, carrosserie…), tandis que l’activité de deuxième monte (filtres, articles en plastique, accessoires), bien qu’elle ne croît pas à des rythmes remarquables, connaît un petit rebond, voire, au pire, une stagnation», explique un industriel du câblage et des faisceaux électriques.
2014, année de consolidation de la place du secteur au niveau des métiers mondiaux du Maroc
Le câblage, deuxième gros compartiment de l’industrie automobile, s’en est, lui aussi, bien sorti en 2013, mais avec une prestation bien moins prononcée que l’activité construction. Ses exportations se sont appréciées de 12,5%, à 17,1 milliards de DH. «Cette activité qui représente historiquement le noyau dur du secteur (NDLR : 55% de la valeur des exportations) a tiré profit de la montée en puissance des chaînes de production des constructeurs, notamment Renault», explique un industriel basé à Meknès.
Même tendance pour la production de pièces détachées à la fois en tant que bien d’équipement pour l’industrie et articles finis de consommation. Les exportations de ces produits se sont inscrits en hausse de 11,6%, à 825 MDH contre 749 MDH à fin 2012. Selon les équipementiers fournisseurs de pièces détachées, les volumes ont été dopés grâce au lancement de l’activité International Logistics Network (ILN) au niveau du site de Renault, notamment avec la confection des pièces des X52 Logan et Sandero destinés au Brésil et à l’Inde.
Les autres segments qui comptent pour moins de 5% dans l’industrie automobile, en l’occurrence l’activité production des sièges et coiffes de siège, circuits de climatisation, articles en caoutchouc, en métal ou en plastique ainsi que des activités diverses adossées à l’industrie auto, sont en stagnation voire en baisse au niveau des volumes.
Cela dit, les industriels, ainsi que l’ensemble des parties prenantes proches des équipementiers, tablent sur 2014 en tant qu’année de consolidation de la place du secteur au niveau des métiers mondiaux du Maroc, et ce, grâce aux premières retombées des contrats d’investissement signés en 2013 pour un montant global de 360 MDH et portant sur des projets de création de nouvelles unités industrielles ou d’extension des activités des entreprises existantes, notamment Delsur, Leoni, SNOP, Yazaki… «A terme, ces nouvelles réalisations devront générer un chiffre d’affaires à l’export global de plus de 870 MDH», informe-t-on auprès de l’Amica. Ces projets intéressent plusieurs métiers de la chaîne de valeur du secteur automobile, dont l’injection et l’assemblage des pièces en plastique, la fabrication de composants pour véhicules utilitaires, le câblage automobile, ainsi que l’emboutissage et le découpage de pièces métalliques. «L’objectif étant l’élargissement des métiers de la chaîne pour augmenter l’intégration locale du secteur, et spécifiquement celle verticale pour certains métiers, dans le but d’aiguiser l’offre marocaine, de mieux négocier avec d’autres constructeurs automobiles et de booster l’investissement dans des métiers jugés nécessaires pour le développement de la filière automobile au Maroc», ajoutent les responsables de l’Amica.
