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L’économie marocaine montre des signes de fragilité

L’année 2012 a été sauvée par la bonne performance du secteur non agricole. Le niveau des déficits budgétaire et commercial devient inquiétant.

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Driss Azami Nizar Baraka 2013 02 19

Mi-figue, mi-raison. C’est le bilan de l’année 2012 qu’ont dressé Nizar Baraka et Driss El Azami El Idrissi, respectivement ministre de l’économie et des finances et ministre délégué au budget, lors d’une conférence de presse tenue vendredi 8 février à Rabat. Un taux de croissance de 2,7% seulement et un déficit budgétaire de 7,1% : les deux argentiers du Royaume n’ont pas été à la fête dans leur tentative de rassurer l’opinion publique, les différents partenaires extérieurs et les observateurs. Même si, a priori, on ne peut pas la lier à la sortie des deux ministres, l’abaissement de la perspective de la note souveraine du Maroc de «stable» à «négative» par l’Agence d’évaluation financière Moody’s sanctionne ces résultats. Le lourd poids des subventions et la revalorisation des salaires des fonctionnaires laissée en héritage par le précédent gouvernement -pour ce qui est du déficit budgétaire- et les effets de la crise conjugués à une campagne agricole médiocre -pour le niveau de croissance- ne suffisent pas à expliquer la situation. L’économie semble montrer des fragilités plus aiguës qu’on le pense.

Peu compétitive, elle fait face à un déficit commercial qui a atteint des proportions inquiétantes (-198,4 milliards de DH) et rien, vu la structure des échanges, ne préfigure un fléchissement de la courbe. S’y ajoute que les recettes voyages et les transferts des MRE sont en recul de 1,5% et 3,9%, à 58,2 milliards et 56,3 milliards de DH. Bien qu’étant en hausse de 14%, à 29,2 milliards de DH, les investissements directs étrangers (IDE) n’ont pas pu peser positivement sur les comptes extérieurs. MM. Baraka et El Azami peuvent se féliciter de la stagnation du taux de chômage à 9% et d’une inflation à 1,3%. Mais il faudra bien des réformes de structures très poussées pour que l’économie puisse mieux faire face aux contraintes exogènes et rétablir durablement les équilibres internes.