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Le Trésor a tiré sur la ligne de précaution et de liquidité pour un montant de 21 milliards de dirhams

Pour faire face à une importante échéance à payer en dollars durant le mois de décembre, le Trésor a prélevé 21 milliards de dirhams en devises sur les réserves de Bank Al-Maghrib, une somme qui correspond au reliquat de la LPL tirée par le Maroc auprès du FMI en avril 2020.

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Le reliquat de 2 milliards de dollars de la LPL a quitté les avoirs officiels de Bank Al-Maghrib pour alimenter les comptes du Trésor, et donc le budget de l’État. Comme attendu, le Trésor s’en est servi pour rembourser une échéance en devises de près de 1,5 milliard de dollars durant le moins de décembre.

C’est Abdellatif Jouahri, Wali de Bank Al-Maghrib, qui en a fait l’annonce, hier mardi, en conférence de presse. «L’échéance a été payée sur les réserves en devises de Bank Al-Maghrib. Le Trésor a utilisé le tirage LPL, pour un montant de 21 milliards de dirhams en devises», a-t-il indiqué. «C’est conforme au statut de Bank Al-Maghrib et au statut du FMI».

Rappelons que le 7 avril 2020, suite au choc occasionné par le déclenchement de la crise sanitaire, le Maroc avait procédé à un tirage sur la LPL du FMI pour un montant équivalent à près de 3 milliards de dollars. Une partie de ces 3 milliards de dollars (près d’un milliard de dollars) avait été remboursée par anticipation en décembre 2020. Les 2 milliards restant ont été déposés chez BAM, en tant que réserves de changes, avec la possibilité pour le Trésor de les utiliser comme ressources budgétaires.

Pour répondre à ses besoins en devises, le Trésor a donc privilégié l’option LPL, plutôt qu’une sortie sur les marchés internationaux prévue par la loi de finances 2022. En cause : des conditions de financement à l’international peu avantageuses.

Cette sortie à l’international pourrait toutefois avoir lieu en début de l’année 2023, a affirmé le Wali de Bank Al-Maghrib. «Je pense que le Trésor y réfléchit pour le début d’année si les conditions sont favorables. Ça a l’air de s’améliorer», a-t-il souligné, ajoutant que «tout cela reste a discuté avec les banques conseils».

 

Une Ligne de crédit modulable en mars ?

 

Abdellatif Jouahri a par ailleurs des nouvelles concernant les négociations en cours entre le Maroc et le FMI pour la mise en place d’une Ligne de crédit modulable (LCM), un mécanisme de financement réputé pour sa souplesse et qui, contrairement à la LPL, assure aux pays admissibles l’accès immédiat aux ressources du FMI, sans conditionnalité continue.

La signature de cette ligne de crédit «interviendra probablement en mars, si le Maroc remplit certaines conditions, dont la sortie de la liste grise du Groupe d’Action Financière (GAFI)», a fait savoir le Wali.

Et de noter qu’une visite des experts GAFI est attendue entre le 16 et le 23 janvier prochains, avec pour objectif de s’assurer que le Maroc a procédé à l’application effective de leurs recommandations.