Affaires
Le transport touristique réclame un nouveau cahier des charges
Les professionnels considèrent que l’actuel cahier des charges ne répond pas à leurs aspirations. Plus de 90% des prestations passent encore par des commandes directes auprès du transporteur. La possibilité de transporter des touristes marocains est l’unique point positif souligné dans l’actuel cadre légal.

Le problème du transport touristique, qui avait nourri les discussions durant toute l’année 2012 marquée par la publication d’un nouveau cahier des charges, revient sur le devant de la scène. En effet, surveillés de près par les agents de contrôle, une partie des transporteurs, précisément ceux qui louent des agréments pour exploiter des mini-bus et qui sont très actifs au niveau des aéroports, sont montés au créneau. Ils demandent leur exemption du fameux voucher (bon de commande) qui prouve qu’ils exécutent une prestation à la demande d’une agence de voyages comme stipulé par la loi. Il faut dire qu’avant le resserrement du contrôle, la plupart de ces petits transporteurs travaillaient directement à leur compte, ce qui ne manquait pas de provoquer des conflits au niveau de plusieurs aéroports du Royaume avec les grands taxis qui s’estiment concurrencés de manière illégale. Pour être complet, il faut dire que même les sociétés organisées de transport touristique ne se privent pas non plus d’assurer le service de transport au profit de particuliers ou d’entreprises sans passer par les agences de voyages, au grand dam de ces dernières.
Les pouvoirs publics sont sensibilisés au décalage entre les textes et la pratique
Selon la Fédération nationale du transport touristique (FNTT), plus de 90% de la prestation du transport touristique passe aujourd’hui par des commandes directes auprès du transporteur. Elle estime qu’«il est temps que les textes réglementaires s’adaptent à cette réalité». C’est ce que l’on peut lire dans une lettre datée du 17 décembre 2013 adressée aux ministères du tourisme et du transport.
En fait, les transporteurs touristiques rejettent tout simplement le cahier des charges publié en septembre 2012. Ils estiment qu’après plus d’une trentaine de réunions avec les deux ministères concernés, leurs propositions qu’ils renouvellent aujourd’hui sont passées à la trappe. Ils rappellent en outre que ces discussions avaient permis de se mettre d’accord sur «l’instauration d’un ordre de mission à bord du véhicule» pour justifier une prestation commandée par un client. Cet ordre de mission qui n’a donc pas été retenu doit comporter «toutes les données relatives à la prestation et la conformité du statut du transporteur par rapport à la réglementation». Le seul point positif souligné dans le cahier des charges en vigueur concerne la possibilité désormais acquise de transporter des touristes marocains.
En définitive, la FNTT entend bien rediscuter avec les deux ministères un nouveau cahier des charges qui pourrait adapter beaucoup de points à la réalité du terrain.
