Affaires
Le tourisme rural cherche toujours sa voie
Aucune statistique disponible pour mesurer la fréquentation des gîtes et autres maisons d’hôtes…
Pour soutenir les opérateurs, des conventions signées avec 4 des 6 régions d’accueil touristique répertoriées.

Trois ans après le début de sa mise en œuvre, il est difficile d’évaluer avec précision la stratégie pour le développement du tourisme rural, du moins pour ce qui concerne le degré d’attractivité des PAT (pays d’accueil touristique) sélectionnés (Chefchaouen, Immouzer Ida Outanan, Moyen-Atlas, Haut Atlas central, Désert-Errachidia, Al Hoceima). Ni le ministère de tutelle, ni l’Observatoire du tourisme ne disposent encore de données significatives à ce sujet. «Nous avons déjà du mal à avoir des statistiques fiables au niveau des hôtels classés, et l’on cherche à avoir une meilleure idée sur les arrivées et les nuitées dans les maisons d’hôtes. Pour le tourisme rural, les statistiques ne sont pas vraiment une priorité», explique Fouad Chraibi, directeur de l’observatoire.
Pourtant, de plus en plus de tour-opérateurs étrangers s’intéressent et commercialisent les circuits ruraux. Certains professionnels estiment que 80 % des touristes ruraux au Maroc préfèrent le tourisme de montagne, notamment dans l’Atlas et le Rif, et que les randonnées passent parmi les activités les plus recherchées par ces visiteurs, à côté des sports de glisse.
De toutes les manières, des efforts ont été faits, particulièrement en matière d’identification des produits et de communication, comme l’organisation au milieu du mois de décembre d’un Eductour dans la région de Chaouen à l’initiative de l’ONMT (Office national marocain du tourisme) et l’AVC (Association des agences de voyages de Casablanca).
Cinq gîtes construits à Chaouen, quatre prévus à Ida Outanane
D’un autre côté, et pour soutenir les PAT, des actions transversales ont été réalisées pour rendre accessible l’information : édition d’un guide de renseignements pratiques des montagnes et du désert en français, anglais et espagnol et d’un manuel de conception de l’hébergement touristique rural ; élaboration d’un site web pour le tourisme rural, organisation de formations en matière de conception et d’aménagement des sites au profit de porteurs de projets locaux…
En ce qui concerne les actions ciblées, une convention a été signée avec le PAT de Chefchaouen en décembre 2003. Ce qui a permis le démarrage de la construction de la Maison du pays au sein du complexe artisanal de la ville et l’achèvement de la construction de 5 gîtes ruraux ainsi qu’à la réhabilitation de 8 maisons rurales avec l’élaboration d’un logo spécifique et d’un dépliant en plusieurs langues.
Pour le PAT d’Ida Outanan dont la convention a été signée en avril 2005, l’élaboration des plans de la Maison du pays est en cours et la construction de quatre gîtes ruraux à peine lancée.
Pour le Moyen-Atlas, dont la convention a été signée en mars 2006, la même démarche a été suivie : édition de dépliants, installation de la signalisation, construction de trois gîtes et d’aires de repos et organisation de visites pour les TO.
Enfin, la convention pour le PAT du Haut-Atlas a été conclue en juin 2006 et on en est encore au stade de l’élaboration du plan d’action et de sa validation.
Les conventions concernant le PAT désert (Errachidia) et celui d’Al Hoceima ne devront pas tarder.
