Affaires
Le syndic de liquidation peine à vendre les actifs de General Tire Maroc
Un terrain de 2 ha ne trouve toujours pas preneur après sept séances de vente aux enchères.
Décidément, General Tire Maroc (GTM), même en cours de liquidation judiciaire, est une affaire maudite. Comme l’a ordonné le juge-commissaire du tribunal de commerce de Casablanca, une vente aux enchères portant sur un terrain de 2 ha, autre que celui sur lequel est construite l’usine, était programmée vendredi 24 septembre. Mais, comme les précédentes, cette tentative, la septième, est restée infructueuse. Encore une fois, aucun des acheteurs potentiels présents à cette séance n’a daigné offrir le prix minimum fixé par l’expertise, à savoir 15MDH à raison de 750 DH/m2. C’est à n’y rien comprendre. Le terrain, situé juste en face de l’usine de GTM, offre des avantages à tous les niveaux. Sa situation est idéale puisqu’en bordure de la route côtière allant vers Mohammédia. Sa superficie est intéressante (2 hectares), convenant parfaitement à tout type de projets, notamment immobilier, surtout qu’il est maintenant entré en zone urbaine. Mieux, le rapport d’expertise fait ressortir que, selon le plan d’aménagement de Casablanca, ce terrain est aujourd’hui dans une zone balnéaire. Et pourtant…
Seuls de vieux stocks de produits finis et de matières premières ont été vendus
Le syndic chargé de la liquidation, Ahmed Khordale, n’a pas d’explication à cette énigme. Quelques-uns parmi les anciens ouvriers de la société, qui attendent depuis des années la vente du terrain pour récupérer leurs arriérés de salaires, ont en revanche la leur. Ils n’écartent pas la possibilité qu’il y ait une volonté délibérée de certains prétendants de laisser pourrir le dossier. En clair, explique l’un d’eux, «les acheteurs potentiels et leurs intermédiaires font en sorte que la situation se complique davantage pour reprendre, en bout de course, le terrain au prix qu’ils veulent». C’est-à-dire à un prix de loin inférieur à la valeur établie par l’expertise. Difficile de vérifier cette assertion dans le cas de GTM, mais on sait bien que la démarche évoquée est une des techniques préférées des spéculateurs.
En attendant de pouvoir se défaire du terrain, Ahmed Khordale a réussi à céder quelques vieux stocks de produits finis et de matières premières. Le produit de la vente est insignifiant et «ne réglera pas le problème», confie M. Khordale. Que faire alors ? Une question à laquelle le syndic ne peut apporter qu’une réponse, signe d’impuissance : «Attendre !». Mais jusqu’à quand ?