SUIVEZ-NOUS

Affaires

Le quartier des affaires de Sidi Maà¢rouf s’organise

Une centaine d’entreprises dont des multinationales y emploient 6 000 personnes et occupent 200 000 m2 de bureaux.
Signalisation défectueuse, rues non-goudronnées, insécurité, isolement… de nombreux problèmes à résoudre.

Publié le


Mis à jour le

rub 619

Auquartier des affaires de Sidi Maârouf, les opérateurs sont plutôt confiants et leur association (l’Association du triangle des affaires de Sidi Maârouf – ATASM), une fois n’est pas coutume, ne tarit pas d’éloges à l’égard du maire et du wali de Casablanca. Ce n’était pas le cas, il y a quelques mois, lorsque le quartier était engorgé en raison d’un accès unique, et livré à un embouteillage chronique. José Maria Teixeira, DG de DHL, en connaît un bout sur la question et témoigne volontiers : «Mes chauffeurs et agents mettaient autour de 30 mn, si ce n’est plus, pour accéder à nos bureaux de la Colline, comme pour en sortir d’ailleurs. Cela nous pénalisait parce que notre métier est justement la messagerie rapide mais aussi comme toute entreprise pour qui le temps c’est de l’argent. Aujourd’hui, avec l’élargissement des voies et l’aménagement de deux autres voies au niveau de la Colline, le temps d’attente a été ramené entre 5 et 10 mn».

La situation était telle que certaines entreprises songeaient déjà à repartir
Pour Jean-Pierre David, président d’Alstom Maroc et de l’ATASM, il n’y a pas longtemps encore, la situation était déplorable et des entreprises qui s’étaient installées les premières à Sidi Maârouf avaient commencé à remettre en question la pérennité de leurs investissements dans cette partie de la ville. Quelques-unes sont d’ailleurs parties. Mais Jean-Pierre David admet que les améliorations que connaît le centre d’affaires doivent tout à Mohamed Dryef et Mohamed Sajid, respectivement wali et maire de la ville, qui ont, non seulement, pris les problèmes à bras le corps, mais ont accéléré la naissance de l’association des entreprises, créée en mars 2004.
Bien entendu, nombre de problèmes gardent encore leur acuité, mais, estiment les membres de l’ATASM, le véritable écueil a commencé à être dégagé dès lors que les responsables de la ville ont d’eux-mêmes pris langue avec les entrepreneurs et mandaté des responsables qui, aujourd’hui, sont des «interlocuteurs alertes et dédiés» pour résoudre les problèmes du centre d’affaires.
Rachid Lazrak, DG du cabinet éponyme et promoteur du Zenith Millenium, estime que le centre d’affaires Sidi Maârouf compte aujourd’hui 200 000 m2 de bureaux et abrite une centaine d’entreprises dont une bonne moitié est mondialement connue. Il y a bien quelque 6 000 emplois dans le coin et les investisseurs y sont venus chercher des bureaux modernes aux normes internationales, un environnement moins pollué et d’autres avantages comme la proximité du nœud autoroutier et de l’aéroport.
L’aventure a commencé en 1995-96. Des entreprises comme DHL (sur la Colline) ou l’immeuble IBM (dans la zone baptisée «Attawfiq») ont été parmi les premières à s’y installer. Par la suite, le développement s’est emballé et, pour Rachid Lazrak, il était normal que des difficultés apparaissent. Plus précisément, précise Anwar Dahab, DG de Dell Maroc, les quartiers d’affaires (Attawfiq, la Colline et le Technopark) se sont développés plus rapidement que les infrastructures. Ainsi, l’intendance comme la logistique ont eu du mal à suivre.
Bien entendu, beaucoup de problèmes attendent un traitement rapide, que les investisseurs ont déjà recensés. Il y a d’abord la nécessité de la mise en place d’un commissariat, qui aura pour mission d’assurer la sécurité et la prise en charge de la circulation. Il y a ensuite des problèmes qui ont trait au stationnement, à la dénomination des rues et à leur bitumage, à l’hygiène et à la collecte des ordures… Et ce n’est pas tout car, dans le document réalisé par l’ATASM et remis aux responsables de la ville, il est question de l’isolement actuel du centre d’affaires et de la nécessité d’aménager des stations de taxis et même une gare ferroviaire.

L’organisation de la zone est urgente car le taux d’occupation y a déjà atteint 60%
Il faut remarquer que les industriels s’impliquent fortement dans les actions à mener. Ils sont en effet prêts à participer financièrement aux éventuelles études à mener, à l’enrichissement du mobilier urbain, à la réalisation d’espaces verts, à la signalisation ou à la mise en place des panneaux.
Dès le retour des vacances, explique Jean-Pierre David, l’association des entrepreneurs de la région va affiner son approche sur certaines questions et lui allouer des budgets dans la mesure des moyens disponibles. Il faudra cependant que toutes les parties fassent preuve de diligence, sachant que le taux d’occupation de la superficie disponible a atteint 60%. En clair, plus la zone se remplira et plus il sera difficile d’y mettre de l’ordre

Les industriels du «Triangle des affaires» de Sidi Maârouf sont prêts à participer financièrement aux éventuelles étudesà mener, à l’enrichissement du mobilier urbain, à la réalisation d’espaces verts, à la signalisation ou à la mise en place des panneaux.

La proximité du nœud autoroutier et de l’aéroport est pour le quartier des affaires à la fois un atout et une source de problèmes, notamment d’engorgement.