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Le projet d’élargissement de l’autoroute Casablanca-Berrechid plus difficile que prévu
L’important trafic sur cet axe et la proximité de la voie ferrée compliquent la tà¢che. L’objectif d’ADM est de réaliser le chantier sans avoir à négocier des emprises foncières supplémentaires.

Le projet d’élargissement à 2×3 voies de l’autoroute reliant Casablanca à l’aéroport Mohammed V et à Berrechid risque d’être plus compliqué que prévu. Autoroutes du Maroc devra en effet faire face à des contraintes de taille. C’est ce qui ressort des premières conclusions de l’étude relative à ce projet, lancée fin 2014.
La première contrainte est liée au trafic sur cet axe. Selon les données de la société, le tronçon entre Casablanca et Berrechid nord concentre à lui seul près de 8% du trafic de l’ensemble du réseau. Du coup, ce paramètre doit être pris en considération pour tous travaux devant y être entrepris. Autre problème de taille, l’interférence avec la voie ferrée. Non seulement le train passe au-dessus de l’autoroute via un pont, mais cette voie longe le tracé de l’axe autoroutier sur plusieurs kilomètres. Cela réduit les marges de manœuvre pour les travaux d’élargissement qui nécessiteront justement du foncier au bord du tracé actuel. Dans le même sillage, nos sources auprès d’ADM évoquent des contraintes liées à l’assiette foncière de l’autoroute. L’objectif pour les équipes de la société est de trouver le moyen d’élargir cette assiette sans recourir à des emprises foncières supplémentaires qui augmenteraient le coût du projet.
C’est dire qu’il est encore tôt de se réjouir de ce projet d’élargissement de l’axe Casablanca-Berrechid que beaucoup d’automobilistes voyaient déjà comme un soulagement. Vu le nombre de difficultés à surmonter, faut-il craindre une annulation pure et simple du projet? A en croire Autoroutes du Maroc, on en est loin. «Des compétences nationales et internationales ayant réalisé des projets similaires ont été dépêchées sur le terrain en vue de cerner toutes les contraintes éventuelles que pourrait rencontrer ce projet et dégager les solutions adéquates et les moins dérangeantes possibles pour les usagers de l’autoroute», explique-t-on auprès de la société.
L’accent sera mis sur la liaison entre le sud du Royaume et le réseau actuel
En fait, ADM a fait appel à des experts internationaux travaillant actuellement sur un projet d’élargissement d’une autoroute en France à 5×2 voies, avec maintien du trafic en permanence. Ces experts, et d’autres nationaux, ont été réunis, il y a quelques jours, dans le cadre des travaux de finalisation de l’étude de ce chantier. Il faudra néanmoins attendre que l’appel d’offres relatif à la réalisation des travaux soit lancé pour savoir lequel des scénarios proposés lors de cette réunion sera choisi par ADM.
En attendant, il y a lieu de rappeler qu’ADM est engagée sur plusieurs autres chantiers entrant dans le cadre du contrat programme qui arrive à échéance dans les prochains mois. En tout, les travaux en cours concernent 184 km d’autoroutes neuves, à savoir la liaison El Jadida-Safi et le contournement de Rabat. La première est entrée dans la dernière phase des travaux et sa finalisation devrait avoir lieu, au plus tard, début 2016. Pour la seconde liaison, les travaux ont, semble-t-il, repris un rythme de réalisation soutenu après quelques difficultés rencontrées à leur entame. En effet, ce projet se divise en deux grands lots, le premier concernant la réalisation d’un pont à haubans dont les travaux sont achevés. Le second lot concerne le reste de la section courante de part et d’autre du pont à haubans. La partie de la section qui commence de la fin de l’autoroute Casablanca-Rabat jusqu’au pont à haubans est très bien avancée. «L’autre partie allant du pont à haubans à Salé a connu quelques retards dus à la libération de l’emprise et au temps nécessaire pour l’obtention des autorisations relatives à l’utilisation des explosifs, notamment pour coordonner les interventions avec les partenaires disposant d’ouvrages stratégiques jouxtant le tracé autoroutier dans cet endroit», explique ADM. Aujourd’hui, ces difficultés sont dépassées et les travaux sur cette section se déroulent, selon ADM, «normalement». La voie devrait ainsi être ouverte à la circulation en 2016. A ces deux chantiers phares s’ajoutent les travaux d’entretien réguliers que mène ADM. Ils concernent le renforcement des chaussées, la réparation des talus, la reprise de la signalisation horizontale, le renforcement de la clôture et la démultiplication des passerelles au niveau de plusieurs tronçons.
Par ailleurs, ADM et les autorités de tutelle poursuivent les discussions pour la finalisation du prochain contrat programme reliant la société à l’Etat. Si rien ne filtre sur le contenu de ce document, dont la signature devrait intervenir en 2016, plusieurs études sont actuellement en cours pour définir les opportunités que représente la réalisation de certains axes dans le cadre de ce contrat. A ce propos, Aziz Rebbah, ministre de l’équipement, du transport et de la logistique, avait déjà annoncé que l’accent sera mis sur la liaison entre le sud du Royaume et le réseau actuel, ainsi que la création d’interconnexions entre les différents axes déjà existants.
