Affaires
Le plan de relance du textile piétine
Moins de dix entreprises ont bénéficié de la restructuration financière.
Le fonds de promotion de 20 MDH ne fonctionne toujours pas.

Le ministre du commerce, de l’industrie et de la mise à niveau de l’économie, Salah Eddine Mezouar, s’est réuni vendredi 13 octobre avec les professionnels du textile. L’objectif était de faire le point sur l’avancement de l’application du plan de relance du secteur signé il y a une année. Pourtant, à ce jour, les mesures y figurant ne sont pas toutes entrées en vigueur. Des blocages sont notamment à relever au niveau de la restructuration financière des entreprises, de la mise en place du fonds de promotion et enfin des mesures relatives au transport et à la logistique.
La restructuration financière des entreprises, dont l’application devait être immédiate, connaît un démarrage timide. Sur la trentaine de dossiers déposés auprès des organismes bancaires, moins d’une dizaine ont été traités et ont abouti au déblocage des fonds. En revanche, plusieurs dossiers sont en instance alors que d’autres ont été purement et simplement rejetés par les banques. Selon une source bien informée, le blocage est principalement dû à l’image négative qu’ont les banques du secteur textile.
Par ailleurs, le secteur n’a aucune visibilité par rapport au fonds de promotion. Le déblocage de l’enveloppe de 20 MDH était conditionné par la présentation par les professionnels d’un plan dédié. Ce qui a été fait en juillet 2006 puisque les industriels ont soumis au ministère de l’industrie les diverses actions à mener sur les différents marchés d’exportation et pour les différentes niches de production.
Mais au moment où le programme de promotion a été validé par M. Mezouar, les professionnels ne savent pas pourquoi le fonds ne fonctionne toujours pas.
Les mesures les plus avancées : catégorisation en douane et réforme tarifaire
Pour ce qui est du volet transport et logistique, aucune mesure n’est aujourd’hui effective. Ceci au moment où le plan prévoit un allègement des coûts (du passage portuaire et de la traversée) ainsi que l’assainissement de certaines pratiques.
Or, pour les professionnels, la mise en place de ces mesures est aujourd’hui une urgence car les quotas décidés par l’UE et les USA pour limiter l’entrée des produits chinois disparaîtront en 2008.
Cela dit, certaines réalisations peuvent être retenues, notamment le programme de catégorisation des entreprises en collaboration avec la douane, la réforme tarifaire ainsi que le programme de New business opportunities.
Aujourd’hui, selon l’administration des Douanes et des impôts indirects, 80 entreprises sont éligibles à la démarche de catégorisation. D’un autre côté, le démantèlement douanier sur les intrants textiles en provenance de l’UE est applicable depuis janvier 2006. On peut aussi retenir qu’une cinquantaine d’entreprises ont été sélectionnées pour bénéficier de ce programme. Reste… l’essentiel.
