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Affaires

Le mobile banking arrive au Maroc

Les sociétés M2T et HPS proposent déjà  des solutions opérationnelles.
La technologie permet d’effectuer des opérations bancaires habituelles avec un téléphone portable.
Certaines banques de la place s’y préparent sérieusement.

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La technologie avance vite. D’ici quelques mois, vous pourrez ainsi régler vos factures, faire des transferts de fonds et régler vos achats en direct simplement grâce à votre téléphone portable. C’est l’arrivée du mobile banking au Maroc.
Techniquement, la possession d’un compte bancaire n’est pas indispensable pour faire des opérations de banque par téléphone. Un compte monétique, prépayé ou privatif -attaché à une enseigne- peut suffire. Les conditions sont donc réunies pour faciliter le développement rapide de ce nouveau moyen de paiement.
Mise au point il y a presque trois ans, par M2T, société marocaine qui propose des solutions de gestion de transactions électroniques sécurisées, la solution GETI Mob est proposée depuis un peu plus d’un an aux professionnels de la grande distribution et aux établissements financiers. Pour Mourad Mékouar, fondateur et DG de M2T, l’écho au Maroc suite à ce lancement est relativement positif. La société dispose déjà de quelques clients dont un marocain, dont le nom ne nous a pas été révélé, et un français, le Crédit Agricole.
HPS, dont le DG n’est autre que Mohamed Horani, actuel président de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), propose également une solution de mobile banking, baptisée MobileTranS. Selon Samir Lamrissi, directeur régional chez HPS, il y a «un réel engouement sur le marché marocain pour ce type de solutions». Il confie également que HPS est «très fortement sollicitée pour accompagner un certain nombre d’acteurs».
L’enthousiasme, bien que naissant, semble toutefois annoncer que 2010 sera la consécration, comme le croit M. Mekouar.

Les concepteurs assurent que les opérations sont bien sécurisées
Bien que le terminal utilisé dans le mobile banking soit petit, facilement maniable et facilement volatilisable, les opérations effectuées par téléphone portable sont garanties par des systèmes de sécurité. La méthode repose ainsi sur un code PIN spécifique qui sera demandé pour valider chaque opération.
Les établissements financiers se montrent donc particulièrement intéressés et réfléchissent déjà à la façon de se positionner sur ce nouveau segment. Ils restent toutefois discrets sur leurs ambitions. Les banques de la place interrogées, de même que le Centre monétaire interbancaire (CMI), confient toutefois être attentifs à cette nouvelle technologie, aujourd’hui bien implantée au Japon, aux Etats-Unis ou d’autres pays d’Asie et en phase d’expérimentation en Europe.
A l’échelon national, certains sont déjà à la recherche des compétences pour constituer leurs futures équipes dédiées au mobile banking, d’autres organisent une veille permanente. Autant dire que les forces se rassemblent.
Pour M. Mekouar de M2T, le mobile banking est «un outil idéal de pré-bancarisation» . En tant que solution alternative à la possession d’un compte bancaire conventionnel, cette technologie contribue certainement à familiariser les populations non bancarisées. Pour M. Lamrissi, de HPS, «l’offre s’adresse à tout type de clientèle et à toutes les catégories sociales».
Alors que le taux de bancarisation au Maroc n’est que de 24%, celui de pénétration du téléphone mobile en mars dernier frôle les 76%. L’idée d’employer l’un pour aider l’autre n’est pas nouvelle. Au Kenya, un procédé de mobile banking lancé par un opérateur de télécommunications permet de transférer des fonds et de les récupérer dans une boutique téléphonique. Ce service a déjà conquis 5 millions d’utilisateurs. Le Sénégal, le Mali, la Zambie, et d’autres encore, sont en train de mettre en place des systèmes identiques.