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Affaires

Le ministre du tourisme et le wali de Casablanca tentent de réconcilier les professionnels

Yassir Znagui a tenu une réunion à  la wilaya en l’absence des associations professionnelles.
Les opérateurs toujours divisés sur la gestion du Conseil régional du tourisme.
Le wali devait rencontrer les associations ce vendredi 5 novembre.

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Vendredi 29 octobre, Yassir Znagui, ministre du tourisme, est venu à Casablanca dans le cadre de sa tournée de concertation avec les professionnels pour préparer les assises qui se tiendront le 30 novembre à Marrakech. Il a tenu à cette occasion une séance de travail avec Mohamed Halab, wali du Grand Casablanca, le président de la Fédération nationale du tourisme (FNT), Othman Cherif Alami, dans la mesure où la fédération est partie prenante dans la préparation de la Vision 2020, et le directeur du Conseil régional du tourisme (CRT), Saïd Mouhid. Cette réunion aurait pu se dérouler sans vague comme dans n’importe quelle autre région, sauf que dans la capitale économique, qui est aussi la troisième destination du pays, le climat est assez tendu. Le CRT, censé être l’organe fédérateur entre les professionnels, les élus et les autorités locales, est en panne depuis au moins deux ans. Du coup, dès l’annonce de la réunion, les représentants de différentes associations sectorielles sont montés au créneau pour dénoncer leur mise à l’écart et remettre sur la table la question du fonctionnement du CRT. Ils insistent sur l’urgence de nouvelles élections, sachant que le mandat de l’actuel président, Amyn Alami, s’est achevé depuis près de deux ans. Il faut dire que dès son élection en 2006, certaines professions avaient soupçonné ce dernier, avec le soutien des grands groupes, de vouloir les écarter des grandes décisions concernant l’avenir de la ville. Depuis, la tension ne s’est jamais apaisée.
De source bien informée, on apprend pourtant que lors de cette réunion, ni le ministre du tourisme lui-même, ni le  wali, ni le président de la FNT, ni même le directeur du CRT n’étaient contre la présence des représentants des différentes associations professionnelles. Tous les quatre auraient même déploré clairement leur absence.

Les associations exigent de nouvelles élections pour renouveler le bureau du CRT

Pour tenter de ramener le calme, le wali a convoqué les présidents des différentes associations professionnelles casablancaises pour une rencontre ce vendredi 5 novembre avec pour unique point à l’ordre du jour les problèmes du CRT de Casablanca. Pour certains, il était temps, car depuis déjà plusieurs mois, la majorité des professionnels, soutenus par la FNT, demandent la tenue de nouvelles élections. En outre, la situation qui prévaut au sein de ce CRT est tout à fait anormale, car, comme l’explique une source à la fédération, «c’est le seul CRT du Maroc dont tout le monde se désintéresse, y compris son propre président et son staff». Autrement, s’interroge-t-il, «comment expliquer qu’il n’ y ait pas eu une seule assemblée générale depuis plus de quatre ans ?».
Le constat est que le CRT de Casablanca navigue à vue avec un directeur et une autre personne, et ne dispose ni de ressources ni de budget, car ni la région, ni la ville, ni les professionnels n’assurent le financement de cet organe comme le stipulent ses statuts.
Le CRT de Casablanca vit aujourd’hui uniquement de sponsoring grâce au «dynamisme» de son directeur qui, de l’avis quasi général, fait ce qu’il peut pour la promotion du tourisme dans la ville. Mais il ne peut pas faire plus, car son pouvoir reste limité. En tout cas, la convocation des AG et la décision de convoquer l’élection d’un nouveau bureau ne relèvent pas de ses prérogatives.
Pourtant, avec les projets touristiques et d’aménagement de la ville en cours de réalisation, ainsi que tous les chantiers ouverts à la fois par les secteurs public et privé, il y a de quoi être optimiste au sujet de l’avenir touristique de la capitale économique.
Et les chiffres le démontrent chaque mois puisque c’est l’une des rares destinations nationales qui est en continuelle progression en termes d’arrivées.
Le potentiel touristique de la ville et de sa région est énorme et déjà depuis quelques années de nouvelles niches touristiques s’y développent naturellement. Au-delà du tourisme balnéaire et d’affaires, la région de Casablanca propose aujourd’hui des niches touristiques intéressantes (golf, shopping, tourisme de santé, croisière…).
La Vision 2020 va ériger les régions en priorité et Casablanca a grandement besoin que les professionnels oublient leurs querelles pour pouvoir se positionner par rapport aux autres destinations concurrentes.