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Affaires

Le Marocain dépense 215 DH par mois entre fixe, mobile et internet

La facture moyenne est tombée de 63 DH à  44 DH par mois pour le mobile, alors que la consommation a augmenté. La baisse des prix de l’interconnexion a favorisé cette évolution. Le prix de l’Adsl est passé de 144 DH à  43.50 DH avec des augmentations de débit constantes entre 2008 et 2011.

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telecoms 2012 02 22

La Vie éco l’avait déjà annoncé en exclusivité : à partir de cette année, l’Agence nationale de réglementation des télécommunications (Anrt) allait publier des indices sur l’évolution des prix et de la consommation des télécoms au Maroc. Depuis cette semaine, c’est chose faite et la première étude du genre au Maroc donne les différentes tendances du marché, en fonction des innombrables offres, selon une méthodologie inspirée de ce qui se fait dans le monde (voir encadré).
On y constate que depuis 2008 les prix du mobile ont chuté de plus de 41%, le fixe grand public a chuté de près de 32% et le fixe professionnel a plongé de 21,1% alors que celui de l’internet haut débit a reculé, lui, de 56,5%. Internet, qui avait été introduit au Maroc à plus de 500 DH au moment de son arrivée par l’Adsl, ne coûte plus à l’utilisateur moyen que 117 DH par mois… Résultat, le consommateur marocain disposant d’un fixe, un mobile et de l’internet ne dépense plus, en moyenne, que 215 DH par mois. On est pratiquement dans les prix du triple-play en France puisque le dernier opérateur français Free, très critiqué, il y a moins d’un mois, pour la qualité de ses services avait lancé une offre comportant téléphonie fixe et mobile et internet à 19,99 euros.
De manière globale, le constat qui se dégage est que l’on consomme plus alors que la tendance des prix est à la baisse. L’année de référence prise par l’Anrt est 2008, mais il est évident que cette décrue s’est accélérée surtout à partir du début de 2010. La dynamique qui a été derrière ce remarquable changement est, de toute évidence, le rabotage commencé au début de 2010, et qui a été d’ailleurs accéléré au début de 2012, des tarifs de l’interconnexion fixe et mobile, mais également l’entrée en lice du troisième opérateur dans le GSM.

La consommation moyenne du mobile est passée de 44 mn à 59 mn

Concurrence et baisse des redevances entre opérateurs pour les terminaisons d’appels ont favorisé l’éclosion de nouvelles offres. Ainsi, comme le remarque le régulateur, double, triple et même quadruple recharges sont devenues permanentes. De même, la baisse des tarifs internationaux, l’élargissement des gratuités au reste des réseaux ont donné lieu à une floraison d’offres et ont fait exploser l’usage du mobile dont la consommation est passée de 44 mn à 59 mn, entre 2008 et 2011. Dans le même temps, et alors que le flux s’est accru de 66%, sur la même période, le prix de la dépense moyenne est passé de 63 DH à seulement 44 DH. Cela veut dire que la minute est devenue moins chère et que chaque utilisateur rapporte moins à son opérateur. Pour le fixe, les prix ont chuté mais l’usage est moins important. C’est là un phénomène de transfert qui s’est opéré et ce sont les publiphones qui en ont pâti. Pour la première fois, les opérateurs doivent faire preuve d’ingéniosité dans leurs offres alors qu’ils voient baisser ce que leur rapporte chaque client et que vu l’augmentation constante du trafic, ils sont tenus de dimensionner leur réseau.
Pour revenir aux indices, il faut bien voir qu’avant la transformation du marché national, il était aisé de dégager les tendances, vu qu’il n’y avait guère que la voix sur le fixe puis sur GSM. Aujourd’hui, avec la diversité des offres, les catalogues tarifaires et la grande variété des services et des usages à quoi s’ajoutent les réductions au volume, les forfaits, les gratuités, les numéros illimités…, il fallait élaborer plusieurs indices et sous-indices pour que les calculs reflètent de près la réalité. Ainsi, le régulateur a utilisé un ensemble de 23 paniers par opérateur : 10 pour le mobile, avec séparation du prépayé et post-payé), 5 paniers pour le fixe (3 pour le résidentiel et 2 pour les professionnels) et 8 paniers pour haut débit pour couvrir toute la gemme des débits… L’Anrt a même subdivisé le prépayé en trois sous-paniers pour rendre compte de la complexité de la pluralité de facteurs.
En effet, au moment où le consommateur craque pour une offre, avec une gratuité sur deux ou trois mois ou lorsqu’il achète un nombre d’heures de communications offerts, l’idée de calculer à combien lui revient une période achetée sur internet ou le prix de revient de la minute ne lui traverse pas l’esprit. Or, pour dégager des moyennes ou des statistiques fiables, on ne peut faire l’économie d’aucun élément déterminant.