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Le Maroc invité à la Semaine internationale de l’eau à Amsterdam
Le Royaume a été représenté par l’Institut international de l’eau et de l’assainissement relevant de l’ONEE. Il faisait partie de la délégation MENA avec du Koweït et de l’Egypte. L’accent a été mis sur le traitement des eaux usées avec la visite d’installations néerlandaises.

Si le Maroc n’avait qu’une seule chose à apprendre des Pays-Bas, cela aurait sans doute un lien avec l’eau. L’extraordinaire expertise acquise, depuis des siècles, en matière de gestion de l’eau par les Hollandais offre en effet au Maroc, et aux autres pays émergents, de belles opportunités de partage de savoir-faire. C’est justement pour renforcer cette coopération que le Maroc a été convié par la NL Agency, l’agence du ministère néerlandais des affaires économiques chargée de mettre en œuvre la politique du gouvernement pour le développement durable, l’innovation, les affaires internationales et la coopération, à assister à l’International Water Week (IWW) qui s’est tenue du 4 au 8 novembre à Amsterdam.
Le Royaume, représenté par Mustapha Mahi, responsable de la R&D en assainissement et environnement à l’Institut international de l’eau et de l’assainissement (IEA) relevant de l’ONEE, faisait ainsi partie de la délégation MENA à laquelle participaient également l’Egypte et le Koweït. C’était l’occasion pour chacun de découvrir les nouvelles solutions intégrées pour mieux gérer l’eau et les techniques mises au point par les Hollandais au fil des décennies pour se prémunir contre l’invasion de l’eau (voir encadré). Toute la semaine, les visites de stations de traitement des eaux usées, de centres de recherche et les rencontres avec de nombreux professionnels hollandais ont permis à la délégation MENA de constater le haut niveau d’expertise des Hollandais en matière de gestion de l’eau.
Bien qu’environ 2 000 entreprises hollandaises se soient spécialisées dans le domaine de l’eau, leur présence reste minime au Maroc. «La barrière de la langue est un handicap qui les a pour l’instant éloignées des marchés publics au Maroc, mais la tendance pourrait s’inverser», explique Mustapha Mahi de l’IEA.
La compagnie amstellodamoise de l’eau Waternet collabore avec le Maroc depuis 2009
Malgré tout, cela n’a pas empêché la naissance d’une coopération scientifique fructueuse entre Waternet, la société chargée d’assurer la gestion de l’eau pour Amsterdam et ses environs, et l’IEA. «World Waternet, la fondation créée par Waternet pour coopérer à l’international, collabore avec le Maroc depuis 2009 à travers notre modèle de partenariat entre opérateurs. Nous y avons vu un intérêt mutuel compte tenu du haut niveau de qualité des ressources humaines que compte l’ONEE», confie Paul Bonné, directeur des projets intégrés à Waternet. Signée en 2009 et valable pour 4 ans, la convention entre World Waternet et l’ONEE, pour l’IEA, porte essentiellement sur des thématiques comme le traitement des eaux usées, la qualité de l’eau et la gestion des fuites, sachant que le réseau marocain connaît une moyenne de fuites entre 20 et 30% contre 3% à Amsterdam, ainsi que l’échange d’étudiants. Les Hollandais s’intéressent en retour aux khettaras, un système ancestral d’acheminement souterrain de l’eau vers les champs.
Depuis 2010, la coopération Waternet-IEA se penche aussi sur la situation d’Assoul, un village de 500 habitants dans le nord du Maroc. Avec des étudiants de l’Université de Mohammédia, des Universités hollandaises de Delft et Wageningen, et la fondation Kantara, World Waternet et l’IEA travaillent pour améliorer l’accès et la qualité de l’eau et mettre en place un système à petite échelle de traitement des eaux usées.
En collaborant également avec les opérateurs en Egypte et en Afrique du Sud et bientôt en Ethiopie, l’entreprise amstellodamoise met en œuvre son «Africa concept».
Ce dernier permet aux pays qu’elle accompagne de transmettre, à travers leurs propres structures de formation, telle que l’IEA pour le Maroc, leur expérience aux autres pays africains. Avec un budget limité de 1,4 million d’euros par an accordé par la ville d’Amsterdam, World Waternet ne peut se permettre de soutenir financièrement les opérateurs avec qui elle collabore.
Néanmoins, les équipes sont régulièrement appelées à soutenir leurs partenaires dans leurs demandes de fonds auprès des bailleurs internationaux traditionnels. Arrivée à terme, la convention signée avec le Maroc fera bientôt l’objet d’une reconduction.
