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Le Maroc déterminé à poursuivre ses efforts pour l’insertion des migrants

Plus de 24 000 dossiers de régularisation ont été déposés depuis le début de la seconde phase de l’opération d’intégration des étrangers en situation illégale. La priorité est donnée au respect des droits fondamentaux des migrants, ainsi qu’à l’amélioration de la gouvernance des migrations.

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Le ministère chargé des Marocains résidant à l’étranger et des affaires de la migration a célébré, le 19 octobre, à Skhirate, le quatrième anniversaire du lancement de la Politique nationale d’immigration et d’asile. L’évènement était l’occasion pour restituer les conclusions des consultations nationales sur le Pacte mondial sur les migrations et de débattre des défis et réponses aux enjeux posés par la réalité des mouvements migratoires. La rencontre a vu la participation de nombreux ministres de pays africains, de représentants de départements ministériels et d’établissements publics, du secteur privé, d’organismes internationaux et de la société civile, ainsi que d’experts et de chercheurs universitaires.

A cette occasion, le ministre de la justice, Mohamed Aujar, a mis l’accent sur le «caractère volontariste et humaniste de la Politique nationale d’immigration et d’asile, attachée à la culture des droits de l’Homme». Il a également rendu hommage à la Déclaration de New York, du 19 septembre 2016, à travers laquelle les Etats se sont engagés à adopter un «Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières», en septembre 2018. D’après lui, cette déclaration est le «résultat d’un consensus entre les pays du Nord et du Sud».

William Lacy Swing, directeur général de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), s’est, quant à lui, félicité de la «collaboration étroite entre l’OIM, le ministère chargé des affaires de la migration, ainsi que d’autres organismes, pour la mise en œuvre de la Stratégie nationale de la migration». Il a également attiré l’attention sur le «drame» que vivent les migrants dans certaines régions du monde, comme par exemple dans les camps de réfugiés en Libye et au Bangladesh. Et de reconnaître : «Jusqu’à aujourd’hui, nous n’avons pas encore trouvé le moyen de gérer les flux de migration humaine».

Un cadre législatif mieux adapté est en place

Pour sa part, Driss El Yazami, président du Conseil national des droits de l’Homme (CNDH), a fait remarquer que «la seconde phase de l’opération exceptionnelle de régularisation des étrangers en situation illégale est actuellement à son dixième mois». Et de poursuivre : «Nous devons intensifier nos efforts, au cours des prochaines semaines, afin d’assurer la réussite de cette opération et de régulariser la situation du plus grand nombre possible de migrants, notamment les plus vulnérables». La seconde phase de l’opération exceptionnelle de régularisation a été initiée en décembre 2016. Depuis cette date, plus de 24000 dossiers ont été déposés. La première phase de l’opération avait, elle, permis de régulariser la situation de 23 096 personnes, sur un total de 27 649 demandes. Par ailleurs, le président du CNDH s’est félicité du fait que le Maroc dispose désormais d’une loi sur la lutte contre la traite des êtres humains (loi n°27-14). De même qu’il a appelé à la promulgation de la loi sur les réfugiés, ainsi que la nouvelle loi relative à l’organisation de l’immigration au Maroc, considérant que la loi actuelle (n° 02-03) est désuète et en contradiction avec la Politique nationale d’immigration et d’asile. Durant les années à venir, l’intégration des migrants constituera le principal défi à relever. C’est la raison pour laquelle le CNDH a proposé de créer, sous l’égide du ministère chargé des affaires de la migration, une instance permanente d’évaluation regroupant l’ensemble des intervenants en la matière, à savoir les principaux ministères concernés, les associations de défense des droits des migrants, les syndicats, les associations patronales, etc.

Poursuite des consultations avec la société civile

A noter que, dans le cadre du processus de négociations intergouvernementales au niveau mondial, des consultations nationales ont été menées, du 26 au 29 septembre, avec la société civile, le monde académique, le secteur privé, les institutions publiques, au sujet de la contribution du Maroc au Pacte mondial sur les migrations. Les conclusions de ces consultations nationales ont donné lieu à quatre types de recommandations. Celles-ci portent sur la reconnaissance des droits fondamentaux des migrants dans le préambule du pacte, ou l’engagement de ses signataires à ratifier et appliquer les conventions internationales existantes ; la nécessité d’élever les initiatives et les dispositions juridiques protectrices ou favorables aux migrants au rang de bonnes pratiques à promouvoir au niveau mondial; l’amélioration de la gouvernance internationale, nationale et locale des migrations ainsi que la création d’institutions nouvelles chargées de mettre en place des politiques publiques internationales actives, notamment par la création de fonds financiers permettant d’appuyer des initiatives concrètes au sein des pays.