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Le Maghreb et le reste de l’Afrique donnent des ailes à Royal Air Maroc
Pour l’exercice 2011-2012, le chiffre d’affaires a augmenté de 45% dans la région Maghreb, de 12% dans le reste de l’Afrique et de 9% en Europe. Grà¢ce aux efforts de rationalisation, le résultat d’exploitation a atteint un record : 718 MDH.

Pour Royal Air Maroc, 2012 aura été une année charnière à plus d’un titre. En effet, les retombées de la restructuration induite par la mise en œuvre du contrat programme signé avec l’Etat commencent à se faire sentir sur ses comptes. Le mot d’ordre étant la rationalisation, les effectifs ont été réduits, la flotte redimensionnée et certaines activités abandonnées en faveur du recentrage sur le cœur de métier. A ce titre, l’activité de maintenance a été externalisée alors que celle du handling est en cours.
D’après les indicateurs d’activité de la compagnie, les charges d’exploitation se sont inscrites en baisse d’environ 5%, à 13,84 milliards de DH par rapport à 2011 (l’exercice s’étale du 1er octobre d’une année n au 30 septembre de n+1), grâce notamment à la baisse des charges du personnel suite au départ de 2 000 collaborateurs depuis juin 2011, et aussi en raison du retrait de dix avions de la flotte.
Le redimensionnement de la flotte a permis de ramener l’âge moyen à environ 7 ans, sans impacter négativement le chiffre d’affaires qui s’est établi à 13,9 milliards de DH à fin octobre 2012, en hausse de 7% par rapport à l’année dernière et de 5% par rapport aux objectifs du contrat programme. Face à la flambée des prix du pétrole, la RAM a su mener une politique tarifaire forte qui lui a permis d’améliorer sa prestation commerciale. Aussi, durant cette année décisive, elle a fait preuve de réactivité et a rapidement maîtrisé son offre sur les routes touristiques souffrant d’une compression de la demande, et ce, à travers notamment une politique de régulation dynamique des vols.
A ce titre, la ventilation du courant d’affaires par pays traduit une nette augmentation du trafic régulier sur le Maghreb avec une hausse de 45% du chiffre d’affaires après la stabilisation relative de cette zone suite aux événements politiques qui l’ont secouée. Aussi, les recettes sur les pays de l’Afrique se sont-elles appréciées de 12%, en dépit des perturbations de l’activité sur Bamako sous l’effet de la crise malienne. L’Europe arrive en troisième lieu avec un volume en hausse de 9%. La RAM a bénéficié d’un net recul de l’offre de la concurrence (-16%) tout en misant sur la hausse de la recette moyenne au coupon sur ce continent.
Le résultat financier s’est amélioré de 50% grâce aux gains de change latents et à la baisse du service de la dette
Dans le même registre, le chiffre d’affaires de la vente à distance a poursuivi une croissance soutenue en 2012, passant de 1,1 à 1,3 milliard de dirhams, soit une augmentation de 23%, encore plus importante que celle enregistrée en 2011 (+14%). En six ans, le chiffre d’affaires de la vente à distance a été multiplié par 7.
La bonne tenue du courant d’affaires couplée à la maîtrise des charges d’exploitation induite par le contrat programme a débouché sur un résultat d’exploitation record qui s’est élevé à 718 MDH, son plus haut niveau depuis 17 ans, au lieu d’un déficit de 500 MDH en 2010-2011. Par ailleurs, la charge de la dette de 201 MDH, en baisse de 9%, malgré trois nouveaux emprunts avions en 2012, conjuguée à un résultat latent de change positif en amélioration de 55 millions, suite à la baisse du cours de l’euro entre fin 2011 et fin 2012, ont permis d’améliorer le résultat financier de plus de 50%, le déficit étant ramené de 250 à 120 MDH. Pour renforcer l’assise financière, la compagnie vient d’être recapitalisée, selon les dispositions du contrat programme, à travers une augmentation de capital de 1,2 milliard de DH.
Le management de la RAM se dit déterminé à poursuivre le plan de restructuration contenu dans le contrat programme et à préparer un plan de développement global dans le cadre d’une vision stratégique à l’horizon 2025 en recourant à l’expertise d’un cabinet international.
Les chiffres de l’exercice en cours semblent conforter la détermination affichée par les responsables de la compagnie. A fin mars, soit après six mois d’activité, le courant d’affaires s’établit à 4,6 milliards de DH en stagnation par rapport à la même période de l’exercice précédent malgré la suppression de plusieurs lignes non rentables. En parallèle, l’effort de rationalisation se poursuit avec un résultat d’exploitation en amélioration de 200 MDH par rapport à la même période de 2012.
