Affaires
Le hollandais Systemat liquide sa filiale marocaine Marsofin
Rattrapé par la concurrence, souffrant d’un manque de stratégie, le distributeur de produits informatiques a périclité.
Sa liquidation du distributeur de produits informatiques devrait coûter 30 MDH à la maison mère hollandaise.
Après plusieurs tentatives infructueuses de restructuration, voire de cession, Marsofin, qui fut jusqu’en 2003/2004 un des principaux distributeurs de produits informatiques au Maroc, est en train de vivre ses derniers jours. En effet, à défaut de trouver un repreneur, Systemat, la maison mère hollandaise qui avait hérité de cette filiale lors du rachat en 2000 du groupe français Sofim, s’est finalement résignée à procéder à une liquidation pure et simple. Celle-ci devrait coûter à l’actionnaire plus de 30 MDH au regard du montant de 2,8 millions d’euros que celui-ci a comptabilisé à fin 2008 au titre de provisions pour cessation d’activité de cette filiale.
Il faut dire qu’après un cycle post-création, de 1998 à 2003, assez faste où Marsofim tenait la dragée haute aux leaders Matel PC Market et Distrisoft, qui aujourd’hui sont cotés en Bourse et cumulent un chiffre d’affaires de 1,5 milliard de DH, une rapide descente aux enfers s’ensuivit. D’abord une gestion approximative dévoilée par un audit de la maison mère diligentée début 2004 et sanctionnée par la démission du DG en mai de la même année.
Elle n’avait qu’une seule carte, celle d’IBM
Cet audit allait aussi déclencher indirectement un gros litige commercial avec un des partenaires, la société PC Tech. Celle-ci allait gagner quelques mois plus tard un procès relatif à cette affaire et Marsofim fut acculée à lui régler 10,1 MDH, hors intérêts, à un moment où ses ventes commençaient déjà à décliner dans le sillage de l’essoufflement de sa seule carte, IBM en l’occurrence, sur le marché de la micro-informatique.
Sans compter que Marsofin ne pouvait espérer un quelconque plan de relance impulsé par sa maison mère Systemat qui avait dès 2006, soit au lendemain de son désengagement de Sofim, choisi de se recentrer sur les marchés du Bénélux (Belgique, Luxembourg et Pays-Bas). Une «désaffection» qui a concerné également l’autre filiale maghrébine, Sofim Algérie, qui a pu, elle, être revendue en décembre 2008. Enfin, le coup de grâce viendra d’IBM qui a refusé de transférer aux repreneurs potentiels les principaux contrats de distribution. Parallèlement à cette agonie, l’effectif de Marsofin s’est réduit comme peau de chagrin pour passer d’une trentaine d’employés au début des années 2000 à 2 employés aujourd’hui dédiés à finaliser la liquidation.
