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Le Groupe OCP relance la réflexion sur l’innovation dans les industries phosphatières

Le Groupe OCP a organisé, du 8 au 10 mai, la quatrième édition du Symposium international sur l’innovation et la technologie (Symphos). Les spécialistes et chercheurs mondiaux ont insisté sur le rôle vital de l’innovation technique, scientifique et technologique et sur ses différentes applications dans les domaines de l’agriculture et l’industrie.

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«L’innovation c’est comme gravir une montagne, c’est certes très dur et laborieux, mais on est content lorsque l’on arrive au sommet», a souligné d’emblée, avec une pointe d’humour, l’illustre professeur Seeram Ramakrishna, de l’Université nationale de Singapour. Gravir une montagne pour arriver au sommet, c’est selon lui tout à fait l’histoire de son pays qui n’était il y a 50 ans qu’un petit village de pêche et qui est devenu un des pays les plus riches et innovants au monde avec un investissement de plus de 19 milliards de dollars en 2015. Ce poids lourd de la recherche dans la nanotechnologie intervenait dans la première plénière du Symphos 2017 ; il était un des 800 participants qui ont répondu présent à ce rendez-vous biennal. Avec au programme, plénières, ateliers, conférences, expositions et rencontres B to B dans les différentes salles et dédales de l’Université polytechnique de Benguérir.

Plusieurs ateliers de cette 4e édition placée sous le thème «L’innovation pour conduire l’agriculture de demain» sont revenus sur la place que détient la recherche dans la réussite de toute politique agricole viable et respectueuse de l’environnement. C’est dans cette veine que Bruce E. Rittmann, de l’Agence Phosphorus Sustainable Alliance (PSA) qui se spécialise dans le recyclage et la protection du phosphore contenu dans le sol, est revenu sur l’importance du phosphore pour notre survie, mais aussi pour celle de l’ensemble du règne animal et même végétal. «Or malheureusement, seulement une toute petite quantité de phosphore minier arrive dans notre alimentation. Pourquoi donc ? Parce que dans les sols et sous l’effet de la pollution, il est de plus en plus «absorbé» par les minéraux tels que les oxydes de fer, l’aluminium ou encore les argiles», a-t-il détaillé.

Triplement du nombre de laboratoires travaillant sur la fertilisation efficace des sols au Maroc

Lhoussine Moughli, de l’Institut agronomique et vétérinaire Hassan II, a à son tour révélé le triplement du nombre de laboratoires travaillant sur la fertilisation efficace des sols au Maroc depuis 1994. «Ces derniers sont aujourd’hui passés à 30 laboratoires qui travaillent d’arrache-pied à rendre nos sols plus fertiles et les fertilisants utilisés plus respectueux de l’environnement et de l’écosystème», a-t-il expliqué.

Il y a lieu de rappeler que l’OCP et le ministère de l’agriculture ont développé ensemble une carte de la fertilité des sols couvrant aujourd’hui pas moins de 30000 km2 des sols nationaux, avec des données géographiques de fertilité parfaitement précises. «Grâce à cette carte, l’office et le ministère de l’agriculture commencent en chœur à adapter des solutions idoines dans le but de fournir aux agriculteurs les fertilisants, mais aussi les cultures qui conviennent le mieux à leurs sols», indique-t-on du côté de l’OCP.

Les intervenants se sont également attardés sur les nombreux atouts générés par l’installation du Slurry Pipe, véritable cordon ombilical raccordant la mine de Khouribga au pôle industriel de Jorf Lasfar, mais aussi sur l’importance de l’énergie solaire dans toutes les étapes de transformation du phosphate.

D’autres thèmes tels que le rôle de la maintenance industrielle, l’industrie de l’acide sulfurique, l’enrichissement du phosphate, le stockage et la fusion du soufre, la fabrication et le traitement d’acide phosphorique n’ont pas manqué d’être explorés.

Cinq projets R&D soutenus par l’OCP

Le Groupe OCP a pour rappel lancé en 2013 l’Université Mohammed VI Polytechnique (l’UM6P) au cœur de la Ville Verte de Benguerir. L’UM6P offre des formations de pointe et disposera à terme de quatre laboratoires ultramodernes dans des disciplines telles que l’agriculture et la fertilisation, les mines, la chimie et biotechnologie ainsi que l’eau, en plus de celui qui est déjà opérationnel depuis janvier 2017 dans les énergies renouvelables. Ce dernier a pour appellation le Green Energy Park et a été fondé en partenariat avec l’Institut de recherche en énergie solaire et énergie renouvelables (IRESEN) dans la ville verte Mohammed VI de Benguerir. Il abrite une ferme solaire qui permet d’expérimenter différentes technologies de panneaux photovoltaïques et accompagne de ce fait le Maroc dans la réalisation de ses grands projets de production d’énergie propre.

Pour ce qui est du secteur minier, l’Advanced Mining Technology Platform situé également à Benguerir est une mine expérimentale à ciel ouvert qui offrira de multiples opportunités aux chercheurs dans le domaine minier, notamment sur les aspects relatifs à l’extraction et au traitement des minerais.

Pour sa part, le secteur des produits dérivés du phosphate profitera des travaux de recherche du Chemical Hub de Safi, une usine grandeur nature disposant de laboratoires d’essais de nouveaux processus de fabrication et de transformation d’engrais.

Dans l’agriculture, l’Agri-Tech Platforms au Maroc et qui aura des antennes dans plusieurs pays africains concentrera des fermes expérimentales agricoles qui auront pour mission de développer des modèles et des techniques d’assolement et d’utilisation d’engrais innovants ainsi que des essais de plantations dans des milieux minéraux et biologiques différents.

Enfin, le laboratoire Blue Water Park de Laâyoune, qui sera implanté sur le site de Foum El Oued à Laâyoune, ouvrira le champ à des travaux de recherche orientés vers la valorisation et l’utilisation rationnelle des ressources naturelles telles que l’eau et les énergies renouvelables, éolienne notamment.